lundi, octobre 18, 2004

Revue de presse des hebdomadaires
(semaine du 14 octobre au 18 octobre 2004)

Le Figaro magazine poursuit sa critique du rapport Thélot (déjà entreprise avant même sa publication) et se fait le porte parole des «républicains». Il croit discerner dans les propos du Premier Ministre une remise en question implicite des conclusions du rapport
Le Point considère,que le rapport fait «Pschitt» et qu’il propose un «moins disant culturel». Le Nouvel Obs, en revanche décerne à ce rapport une bonne note et juge qu'il place la barre très haut… et à gauche.
Bonne lecture
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Le Nouvel Observateur du jeudi 14 octobre 2004 -

Le rapport qui veut changer l’école
Abolir la dictature des maths, fixer un bagage minimum de connaissances, faire travailler les profs autrement et plus longtemps... En un an de travail, la commission Thélot a mené une réflexion profonde et cohérente. Analyse des huit propositions phares qui permettraient enfin de faire bouger les choses
Qu’est-ce qui coince? Le poids des habitudes. Les résistances des syndicats, et en particulier le Snes, majoritaire dans le second degré, plutôt élitiste, dont la posture se résume souvent à réclamer «plus de moyens» et à bloquer sur tout le reste. La résistance des parents aussi, ceux qui tirent avantage du système et qui feraient la grimace si on modifiait la donne. Et au-delà? Comment faire appliquer une nouveauté, si modeste soit-elle, dans les établissements? Comment forcer un professeur à introduire une heure de «vie de classe» par semaine, s’il estime qu’il a mieux à faire? Qui va le sanctionner? Personne. Si le système a évolué, un peu tout de même, c’est parce qu’il se trouve des gens, sur le terrain, qui décident de changer leurs pratiques, d’eux-mêmes.
Alors, se lancer à l’assaut de la forteresse éducation, pour un ministre, est une gageure. D’où une certaine lâcheté en matière de réforme. «Les ministres craignent la remise en question de l’architecture globale», résume-t-on à Education et Devenir, un important mouvement de réflexion pédagogique. Il est plus simple de faire une circulaire sur la dictée (tout le monde est d’accord), ou de souhaiter publiquement que les professeurs retrouvent leur autorité (qui s’en plaindrait?), que de remettre à plat le système.
Le rapport Thélot finira-t-il lui aussi dans un tiroir? Ce serait dommage. D’autant qu’il bouscule des tabous. Par exemple, il ose remettre en question l’objectif de mener 80% d’une classe d’âge au bac, un chiffre utopique, expliquant qu’il vaut mieux viser une qualification pour tous les élèves, même modeste. Le Snes n’apprécie pas. Mais François Fillon s’est déjà approprié cette proposition.
Même si le texte porte la griffe de son président, la commission a une légitimité, celle de parler au nom de la nation. Car elle s’appuie sur les milliers de débats qui se sont tenus en France l’année dernière. La réflexion menée a été exceptionnellement profonde et cohérente. En gros: l’école a une responsabilité morale. Elle doit faire réussir tous les élèves qui lui sont confiés (et pas seulement les plus riches ou les plus chanceux). Elle se doit de leur transmettre des valeurs communes, de leur permettre de «construire une image positive d’eux-mêmes» et d’en faire des citoyens debout. «Pour Claude Thélot, ce qui est important, ce n’est pas de dégager une élite, mais de s’assurer que tout le monde a le bagage nécessaire pour se débrouiller dans la vie», résume Antoine Prost. C’est le retour à l’esprit de Jules Ferry. Le rapport place donc la barre très haut. Et plutôt à gauche.
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«La prochaine loi se fondera sur nos travaux»
La méthode employée par la commission du débat national sur l’avenir de l’école donne à son rapport une légitimité considérable, explique son président Claude Thélot
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Le Point du jeudi 14 octobre 2004

Ecole : Le rapport qui fait « pschitt
Censé refléter les attentes des Français, le rapport Thélot ne recommande-t-il pas plutôt un « moins-disant éducatif »?Lire la suite de l’article

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L'Express du lundi 18 octobre 2004

Demain l'école par Claude Allègre
La rentrée des classes est toujours un moment propice à la publication de livres sur l'école. Au moment où sort le fameux rapport Thélot, fruit du grand débat sur l'école et préalable à une nouvelle loi d'orientation, alors que les appels au bon sens sur le rôle de l'école se transforment en plaidoyers poignants pour le «retour aux cavernes» au nom des valeurs de notre jeunesse, il n'est peut-être pas inutile de lire quelques ouvrages qui replaceront le débat dans un contexte plus réaliste. Parmi la floraison actuelle, en voici quatre dont je recommande la lecture. […]Le livre d'Alain Bentolila Tout sur l'école (Odile Jacob), comme les ouvrages de Bruno Descroix, Demain les profs (Bourin éditeur), et de Marie-France Santoni-Borne, L'Elève au cœur (Seuil), posent la question de l'enseignement dans les quartiers sensibles et des élèves en difficulté.
Le livre de François Dubet L'Ecole des chances (Seuil) est plus général, plus théorique aussi, mais le sujet est identique. Craignant la résignation des politiques devant les difficultés à surmonter les corporatismes pour réformer l'école, il plaide le refus des statu quo et montre pourquoi changer l'école est plus nécessaire que jamais. Ce livre dissèque la signification de slogans usés et pourtant irremplaçables, comme «Ecole juste» ou «Egalité des chances».
Bref, écrit par le meilleur sociologue spécialiste de l'école, ce document reprécise et approfondit des valeurs qui doivent demeurer au cœur de tout projet républicain. Un livre lucide et volontariste.
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L’œil du psy : La haine de l’autre
Des jeunes que l'école n'a pu socialiser ni intégrer optent pour le rejet de l'autre: «pédé», Arabe, juif, Noir, femme...[…] Le rapport Thélot sur l'école, qui vient d'être publié, rappelle opportunément que la socialisation est l'un des objectifs de l'école primaire. Le droit à la différence est l'une des valeurs essentielles de notre société. Ce qui est précisément le contraire du repli communautaire qui est à la recherche de l'homogénéité du groupe.
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Le Figaro-Madame/ Figaro Magazine samedi 18 Octobre 2004

L e rapport Thélot, et après...
Le plus intéressant dans ce qui s'est passé mardi à Matignon, lors de la remise du rapport de Claude Thélot, est peut-être la définition que le Premier ministre y a donné de l'idéologie : «Quand la réponse arrive avant la question.» Claude Thélot n'était pas explicitement visé, ni son rapport ; mais il était quand même tentant de prendre cela pour une critique déguisée, tant ces propos paraissaient s'appliquer au principal reproche que l'on peut faire à ce document : proposer des réponses, mais après avoir éludé les vraies questions, en oeuvrant pour éloigner ou discréditer ceux qui tentaient de les soulever.[…] Les «républicains» ne sont pourtant pas d'irréductibles passéistes, bien au contraire : ils sont les ardents défenseurs d'une volonté réformatrice que ne désavouerait sûrement pas la majorité de l'opinion publique, élèves en tête. Démissionnaires de la commission Thélot parce qu'il était impossible d'y faire entendre leur voix, ils aspirent à une école égalitaire et non pas égalitariste, ouverte à tous et sans ghettos, où les élèves progressent selon leurs aptitudes et leur mérite, en redoublant si nécessaire et en bénéficiant de davantage de moyens s'ils en ont besoin, mais sur la base de programmes qui ne leur donnent pas une instruction et des diplômes au rabais. Une école qui accepte enfin d'évaluer ses résultats, sans tricher. Et de changer ses méthodes ou son mode de fonctionnement lorsque ces résultats conduisent, comme aujourd'hui, à renvoyer chaque année des dizaines de milliers d'enfants qui ne savent ni lire ni compter correctement et qui désespèrent de la société.
Une école qu'il est encore possible de construire, dès la rentrée 2006, ainsi que l'a indiqué mardi Jean-Pierre Raffarin. Sur quelles bases ? Il appartient désormais à François Fillon d'en décider. Un examen pourrait notamment être réintroduit avant l'entrée ou en fin de 6e, afin d'homogénéiser le niveau des collégiens. L'évaluation sous toutes ses formes (celles des élèves, des enseignants et des méthodes d'apprentissage) pourrait être également réhabilitée. Et même si aucune réforme officielle des IUFM n'est au programme, il paraît plus que probable que ses dirigeants seront fortement incités à davantage de réalisme et d'efficacité. Une réforme sans révolution, en somme. En douceur, mais en profondeur. Dans le droit fil des espoirs de ceux qui savent, ainsi que l'a rappelé mardi le Premier ministre, que les difficultés de l'école depuis vingt ans «ne sont pas qu'une question de moyens» ; ne serait-ce que parce que son budget n'a jamais cessé d'augmenter, alors que le nombre de ses élèves ne cesse de diminuer.
Ceux qui rêvent d'une école plus performante et enfin apaisée peuvent en tout cas garder espoir. En raison d'un tout petit mot, prononcé par le Premier ministre au beau milieu de son allocution, lorsqu'il a précisé qu'il disait «oui», pour sa part, «à la définition républicaine de l'école»... ce qui était une façon fort courtoise, mais très directe, d'indiquer qu'il n'était pas vraiment d'accord avec le fond, ni surtout avec les manques, du rapport Thélot.
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ENFANTS Est-il hyperactif ?
On a tôt fait aujourd’hui de taxer un enfant boule de nerfs d’hyperactif. Tous les petits énergiques ne le sont pas ! Voici les six critères qui permettent de poser sûrement le diagnostic.
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Politis du jeudi 14 octobre 2004

Rien vu...


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Marianne du lundi 18 octobre 2004

Rien vu...


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