mercredi, janvier 19, 2005

Revue de presse du mercredi 19 janvier 2005

La commémoration de la libération des camps de concentration se déroule en ce moment. Et occasionne de nombreuses réflexions. A lire en particulier la tribune de B.Poirot-Delpech dans le Monde. Cette question intéresse grandement la pédagogie. Libération revient à son tour sur l’exclusion d’élèves par le conseil de discipline du lycée J.Jaurès à Montreuil. « sans travail préparatoire, on va à l’échec » rappelle le rabbin Serfaty dans le même journal.
Plusieurs journaux reviennent aussi sur la générosité des écoliers à l’occasion du Tsunami. Comme le rappelle un syndicaliste interrogé « Cela fait partie de l'école de transmettre les valeurs de solidarité et de générosité »
Enfin, l’autre actualité commentée dans vos journaux, c’est évidemment la grève de la fonction publique et en particulier des enseignants, le jeudi 20 janvier. Les principaux syndicats espèrent au moins 50 % de grévistes. Là en revanche, si on peut bien parler de valeur de solidarité, on peut chercher longtemps la générosité du côté du Ministère…
Bonne Lecture...
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Libération du 19/01/05


D'Auschwitz au conseil de discipline
Les exclusions prononcées à l'encontre de deux élèves du lycée Jean-Jaurès de Montreuil (Seine-Saint-Denis), pour avoir eu des comportements déplacés lors d'un voyage de classe à Auschwitz, créent des remous. Hier, les deux garçons sont passés en commission d'appel au rectorat de Créteil. Le recteur n'a pas rendu de décision immédiate. Il souhaite se réserver un temps de réflexion avant de confirmer _ ou modifier _ ces sanctions. Même s'il est de coutume de ne pas déjuger les instances disciplinaires. Mais beaucoup s'interrogent sur ces exclusions et «l'absence de dimension pédagogique». L'équipe éducative était divisée sur la nature des sanctions à prendre. Tout comme les parents d'élèves.
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«Sans travail préparatoire, on va à l'échec»
Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis, a créé l'association Déportation, persécution et mémoire qui organise depuis bientôt douze ans des voyages de la mémoire en Pologne pour les classes des établissements publics, et particulièrement les lycées professionnels
« Depuis bientôt douze ans que je rencontre les élèves des lycées professionnels, dont les classes sont composées à 50 % d'enfants de familles défavorisées, issues pour certaines de l'immigration maghrébine ou africaine, qui n'ont pas la culture historique de la Shoah, je sais que, si on ne fait pas un travail préparatoire en amont pendant au moins six mois, on va à l'échec. Je dis clairement que dans l'affaire de Montreuil, tout est de la responsabilité des enseignants. »
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Polyphonie professorale Par Emmanuel DAVIDENKOFF

Trois voix d'enseignants et trois ouvrages, dans lesquels aucun n'érige son expérience personnelle en dogme.

École, terrain miné par Carole Diamant, Liana Lévi, 128 pp., 12 €.

La Vie professionnelle de Laurent B. par Laurent Binet, Little Big Man, 190 pp., 15 €.

L'école va bien par Anne Hébrard, L'Harmattan, 91 pp., 11 €.

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Le Figaro du 19/01/05


Des pièces jaunes pour les victimes du tsunami
Juliette en classe de CM2 a déjà déposé des petits centimes pris dans sa tirelire ainsi que des pièces d'un euro dans une boîte, sur le bureau de la maîtresse. Emilie, elle, pense que l'on pourrait aussi parler d'opération billets pour mieux aider les enfants d'Asie. Les petits écoliers de l'Ecole normale catholique, dans le XVe arrondissement de Paris, sont restés «bouche bée» à l'écoute d'une prestigieuse ancienne élève venue leur parler de la collecte de pièces jaunes. Bernadette Chirac, il s'agit bien d'elle, est venue accompagnée du ministre de l'Education nationale François Fillon, et du bien-aimé parrain David Douillet, lancer la 16e édition de l'opération. Elle a tenu à souligner que, cette année, la moitié de la recette collectée sera consacrée aux enfants hospitalisés en Asie du Sud-Est, victimes du tsunami.
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L'Humanité du 19/01/05


L’invité de la semaine Hubert Tison
secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie de l’enseignement public (APHG).

Pendant des décennies, entre 1880 et 1960, et d’une manière moins caricaturale qu’on ne l’a dit ensuite, les enseignants ont appris à leurs élèves l’amour de la patrie en même temps que l’amour de l’humanité, les droits de l’homme en même temps que les droits de la nation, parce que patrie et nation ne semblaient pas des valeurs opposées. Nous pensons à cette copie d’une élève de l’école de jeunes filles de la rue Chaptal à Paris. Nous sommes en mars 1931, la jeune fille est en cours complémentaire. Le libellé du sujet ne laisse pas de doute sur les sentiments du maître, qui reflètent certainement ceux de la majorité de ses collègues : « Montrez en termes précis que, s’il faut aimer son pays, il est bon de n’être pas chauvin. »[…] peut-on revenir à ce que nous avons appelé le consensus patriotique éclairé ? Le débat est ouvert sur ce point, mais l’utilité ou même la simple possibilité de la restauration des valeurs patriotiques dans l’enseignement est remise en question par trois phénomènes :
D’abord, la crise économique et le chômage de masse sapent dans une partie de la population la confiance dans les institutions politiques et les élus ;
Ensuite, l’école est confrontée au défi de l’intégration de centaines de milliers d’élèves issus d’une immigration récente. L’école doit d’abord leur faire connaître leur patrie, la France, son histoire, sa géographie, les valeurs de la république, ses institutions,[…]
enfin, troisième phénomène : la construction européenne, qui pose le problème de l’allégeance affective que nous, les enseignants, devons favoriser chez nos élèves. Faut-il faire aimer la France ? Ou bien faut-il dire que la France est du passé, et que l’avenir, sinon le présent, c’est l’Europe ? Faut-il faire aimer l’Europe ? Ou alors faut-il ne rien faire aimer du tout, bannir toute affectivité de la présentation de l’histoire et de la géographie du pays ? […]
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Le Parisien du 19/01/05


L'angoisse de tous les parents après l'accident de car
Après l'accident de car où sept élèves revenant de classe de neige ont été gravement blessés, l'inquiétude gagne les parents. Chauffeurs âgés, travail clandestin, manque de contrôles... Le ministre des Transports veut une réforme.
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Journée galère dans les écoles
Les enseignants repartent au combat. Demain, la mobilisation s'annonce particulièrement suivie, de la maternelle à l'université. Les principaux syndicats, unis, misent sur un « mouvement majoritaire avec au moins 50 % de grévistes».Forcément plus que les quatre appels de l'an dernier qui n'ont jamais réussi à réveiller une profession particulièrement sonnée après l'échec du printemps 2003. « Cela a mis du temps, et même si cet échec reste présent dans toutes les mémoires, il me semble qu'il est dépassé aujourd'hui », analyse Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp, premier syndicat dans le primaire. « Chaque collègue se rend compte que ce gouvernement ne les aide pas dans leurs difficultés quotidiennes; dans la loi, rien n'est d'ailleurs prévu concernant l'amélioration des conditions de travail des profs », insiste Luc Bérille du SE-Unsa. La perte du pouvoir d'achat, la défense du service public font aussi partie des raisons de cette colère. Des motifs de grogne contestés, hier, par le ministère de l'Education : « Le budget augmente depuis vingt ans alors que nos résultats en langues, en mathématique, en lecture... sont en baisse », observe un conseiller de François Fillon. « Ce n'est donc pas qu'un problème de moyens, il faut réorganiser notre école », poursuit-il.[…]
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Jamais l'école n'a été aussi généreuse
En cette veille de grève des profs, le ministère de l'Education nationale et les principales organisations enseignantes sont au moins d'accord sur un point : jamais l'école ne s'est autant mobilisée pour une cause. Un peu partout, de la maternelle au lycée, élèves et professeurs ne manquent pas d'idées pour collecter des fonds en faveur des victimes du tsunami en Asie. « C'est du jamais vu », assure-t-on rue de Grenelle.
« En 1992, l'opération Du riz pour la Somalie avait déjà remporté un vif succès, les enfants apportaient des sacs à l'école mais c'est sans commune mesure avec ce qui se passe en ce moment. Cela fait partie de l'école de transmettre les valeurs de solidarité et de générosité », commente Luc Bérille du Syndicat des enseignants. Les initiatives, toujours suivies ou précédées de discussions et d'explications sur ce qui s'est passé le 26 décembre, sont incalculables : vente de pâtisseries dans une maternelle du XI e arrondissement de Paris, petits concerts payants dans des écoles bordelaises, réalisation de clips vidéo pour inciter au don dans un collège de Dijon, quêtes d'élèves de bac professionnel auprès d'entreprises dans l'académie de Nice...
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« J'ai eu une peine immense »
Anouk n'a toujours pas oublié « la vague ». « A la récré, on continue d'en parler avec mes copines », raconte la petite fille. Ce qui a choqué l'écolière, ce sont surtout les images qu'elle garde en tête depuis près d'un mois.« C'était fou, cette grosse vague, énorme, j'ai vu que plein de gens mouraient à cause d'elle, que des enfants se retrouvaient sans parents, seuls. » Anouk l'avoue : jamais elle n'avait eu si peur. « J'ai eu une peine immense », glisse-t-elle doucement. Très vite, l'enfant forme un voeu : pourquoi ne pas imaginer une collecte au sein de son école ? « A la radio, partout, on n'arrêtait pas de dire que les gens donnaient, je me suis dit que, dans ma classe aussi, on pouvait le faire, avec notre argent de poche »
Anouk veut agir. « Elle n'a pas osé en parler directement à sa maîtresse, poursuit sa mère, Nathalie. Alors je suis intervenue. Si on fait prendre conscience aux enfants de l'injustice, plus tard, ils seront des adultes plus solidaires. » La proposition d'Anouk fait l'unanimité. Une urne est réalisée avec un bandeau blanc marqué d'un large « 1 € pour l'Asie »
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Ce logiciel aide aussi les enfants dyslexiques

Depuis la rentrée de septembre, vingt-deux élèves de deux classes de sixième du collège Saint-Joseph de Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme) expérimentent la reconnaissance vocale pendant leurs cours. Des élèves un peu particuliers puisqu'ils souffrent, comme 5 à 6 % des enfants scolarisés en France, de troubles du langage écrit. Eux sont dyslexiques : pas de handicap mental mais d'énormes difficultés pour apprendre à lire et écrire. « Nous avons créé pour eux un logiciel simplifié et adapté qui leur permet d'écouter les informations plutôt que de les lire à l'écran mais aussi d'écrire leurs réponses et de les corriger afin que la machine les interprète correctement », explique Gilles Vessière, spécialiste des technologies vocales à l'origine du projet. A l'aide de la dictée vocale, un enfant lourdement dyslexique réalise un travail quasiment impossible pour lui jusque-là : écrire un texte compréhensible avec un nombre très réduit de fautes d'orthographe. Il peut formuler vocalement ce qu'il ne peut écrire à cause d'une dyslexie qui limite son expression littéraire parce qu'il est incertain de l'orthographe et de la syntaxe des phrases. Il peut également « dire » (dicter un texte qu'il imagine ou rédiger une composition) ce qu'il a du mal à écrire seul.
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La Croix du 19/01/05


Les enfants à l’école du théâtre
«Il y a quinze ans, vous demandiez aux enfants ce qu’était le théâtre , ils ne savaient pas répondre. Aujourd’hui, la plupart ont vu des spectacles et beaucoup ont été initiés à sa pratique dans le temps scolaire ou périscolaire. C’est pour eux une expérience à la fois culturelle et vivante.» Patrice Melka, qui anime des ateliers au sein de l’association Ekangha, à Lyon, atteste du regain d’intérêt qu’éprouvent les jeunes pour le théâtre.
À la Fédération nationale des compagnies de théâtre et d’animation, un vivier du théâtre amateur, on enregistre d’ailleurs un nombre croissant de licenciés de moins de 16 ans et, au fil des ans, les initiatives se sont multipliées. «C’est un champ de découvertes très large, poursuit Patrice Melka. Monter un spectacle avec des enfants les amène à se poser la question du texte, à construire un personnage, à créer des costumes, à apprendre les codes de la scène. S’il y a une dimension de développement personnel, c’est toujours à l’intérieur d’une préoccupation artistique.» Alors qu’il y a encore vingt-cinq ans, «les intervenants entraient dans l’école par l’escalier de service», les enseignants aujourd’hui sont nombreux à reconnaître les bénéfices que tirent leurs élèves d’une initiation artistique. «C’est très directement un facteur de mobilisation scolaire, de socialisation et d’amélioration des compétences dans la langue, à travers la découverte d’un objet collectif à créer», note Jean-Pierre Loriol, délégué national de l’Anrat (Association nationale de recherche et d’action théâtrale).
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20 minutes du 19/01/05


Pas de voile devant les yeux
Dounia Bouzar a encore changé de couleur de cheveux, mais a gardé sa liberté de ton et d’action. Elle vient de sortir un livre et de démissionner du Conseil français du culte musulman, dont elle était membre qualifiée. Cette anthropologue, ancienne éducatrice dans le Nord et convertie à l’islam, avait été choisie pour sa connaissance des jeunes musulmans. Mais le décalage avec les officiels était trop grand.[…]
Ses réflexions, elle vient de les publier dans un livre qui assène quelques vérités. « La vraie question est : c’est quoi être musulman dans une société laïque. Ces jeunes n’ont pas que l’islam comme référence et se demandent quel type de musulmans ils veulent être. Laissons-les trouver leurs réponses. » Elle renvoie ainsi dos à dos tous les intégristes avides de récupération.
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Toulouse : Le lycée Galliéni renaît sur les gravats de l’ancien
Il aura fallu plus de trois années pour voir aboutir le projet de reconstruction du lycée Galliéni, détruit le 21 septembre 2001 par l’explosion de l’usine AZF. Hier, la région dévoilait les principaux aspects du futur établissement scolaire, le plus grand de Midi-Pyrénées, à son ouverture pour la rentrée 2007.
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Ouest-France du 19/01/05


Au collège, l'ordinateur est sur la table
Depuis deux ans, on utilise chaque jour des ordinateurs portables au collège Racine de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Cet outil suscite une véritable motivation chez les élèves. Et permet aux professeurs de dispenser des cours enrichis, de manière attractive.
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A Vannes, les lycéens écrivent aux détenus
A Vannes, un professeur de français a fait naître une correspondance entre des lycéens et des détenus en maison d'arrêt. Au-delà du simple travail d'écriture, une vraie réflexion sur la citoyenneté qui prépare les élèves au bac de français.
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Le Monde daté du 20/01/05


Devant l'afflux de demandes, plusieurs communes privent de cantine les enfants de chômeurs
A Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), la mairie exige "une attestation de chaque employeur des parents". La justice a déjà sanctionné de telles "atteintes au principe d'égalité".
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Auschwitz : 60 ans après, la mémoire contre l'oubli par Bertrand Poirot-Delpech
La commémoration devient un sport national, coincée entre deux dimanches de foot - sans la surprise. Le cérémonial s'use, le consensus banalise le souvenir qu'il est censé honorer. La mémoire de la Shoah n'avait pas besoin de cela.
Qu'un tribun dont c'est le fonds de commerce remette ces jours-ci le disque d'une inhumanité nazie pas si "inhumaine", comme s'il y avait des degrés dans la barbarie dès lors qu'un pays de haute culture fait flamber des bambins de trois ans pour le crime d'être né Mayer ou Benguigui, c'est la routine.Signe plus effarant : que le déguisement en SS d'un héritier du trône d'Angleterre passe pour une simple faute de goût.[…]
Au 75e anniversaire, c'est demain, ne restera plus en arrière-garde pour l'éternité que l'enseignant écrivant au tableau des noms de camps silésiens imprononçables, et la cloche de la "récré" donnera le signal des jeux de ballon. L'oubli par étourderie aura la partie belle. Deux mystères, au moins, ne sauraient disparaître des célébrations et des programmes scolaires - cette chance ultime de défier le temps.
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