vendredi, février 18, 2005

Revue de presse du vendredi 18 février 2005

«Objectif mars » c’est le (bon) titre de Libération à propos de la course contre la montre engagée entre la loi Fillon et la mobilisation lycéenne et enseignante. Les quotidiens essayent de faire le point sur les travaux de l’assemblée et parient sur la date de fin du débat.. .
La revue de presse prend des vacances et je vous donne rendez-vous le lundi 7 mars prochain. Bonnes vacances pour ceux qui partent et bonne reprise pour les autres.

Bonne Lecture...
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Libération du 18/02/05


La course contre la loi Fillon est engagée
Le PS a réussi à renvoyer la fin de l'examen de la loi au 28 février. Matignon craint un parasitage du référendum par les protestations sur l'éducation.
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Dominique Pasquier, sociologue au CNRS spécialiste des adolescents :
«Les modes d'accès à la culture des jeunes échappent aux adultes»

A l'exception des lycées d'élite, les modes d'accès à la culture des jeunes échappent au monde adulte. Ils ne se reconnaissent pas dans la culture académique délivrée par les enseignants. Ni dans celle de leurs parents, sans pour autant que cela crée de tension : les rapports parents-enfants sont largement pacifiés. Les lycéens d'aujourd'hui ont complètement autonomisé leurs pratiques culturelles, lesquelles jouent un rôle central dans leur socialisation. Tout se passe derrière la porte de la chambre, sur écrans, hors du regard des parents. Celui de l'ordinateur sur lequel on chatte, celui du portable sur lequel on s'envoie des SMS, celui de la télé où l'on joue _ les garçons surtout _ à des jeux vidéos dont les parents, bien souvent, ignorent tout.[…]
Le risque que prennent les jeunes qui refusent de se soumettre au jugement normatif de leurs camarades est d'être marginalisés socialement. Ce qui les place dans une situation intenable : chez eux, de plus en plus, ils reçoivent une injonction à l'authenticité sur le mode «sois toi-même, construis ton projet de vie», alors qu'à l'école, le message des pairs est «pour être soi, il faut d'abord être comme les autres».
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Grosse fatigue et grosse mobilisation en vue
Dès lundi, les lycéens de la zone B rentrent de vacances et pourraient prendre le relais.
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Editorial Incapacité
C'est une figure obligée en France que de décréter «la réforme impossible». L'idée est plus volontiers propagée par la droite, sans doute parce qu'elle se confond avec sa volonté de rogner l'Etat providence auquel les Français sont attachés et traduit sa difficulté à le faire. La «réforme impossible» participe de ces lieux communs qui dispensent d'analyse sérieuse sur l'art politique. Comme si la réforme existait en soi. Comme s'il n'y avait pas les ambitieuses et les médiocres, les fondamentales et les superficielles, les courageuses et les molles du genou, les bien préparées et les bâclées. Celle de François Fillon sur l'avenir de l'école semble cumuler beaucoup de défauts. Au point, dès le départ, de susciter les critiques des professionnels de l'éducation sans soulever l'enthousiasme de sa majorité parlementaire. Il est vrai que le ministre lui-même n'était pas très chaud pour une loi et eût préféré des décrets. Jacques Chirac n'a pas voulu l'entendre. Que vaut une réforme qui à l'origine n'est guère portée par son auteur et relève plus du fait du prince que de la conviction qu'il faut vraiment en passer par elle pour améliorer le système scolaire ? Pour convaincre, il faut être convaincu et organiser la concertation, toutes choses qui ont manqué à Fillon et à sa majorité. […]
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Portrait : Hors commerce
Sophie Talneau, 28 ans. Le chômage des jeunes explose, même pour les surdiplômés : sortie de Sup de Co en 2001, elle est toujours sans emploi et vit avec le RMI
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Le Figaro du 18/02/05


Villepin défend l'égalité des chances sur le terrain

Dominique de Villepin au bord des larmes. La scène est rare. Elle se déroule au début de la semaine à Lyon, où le ministre de l'Intérieur est venu remettre la Légion d'honneur à Azouz Begag, fils d'immigrés algériens devenu chercheur au CNRS, et à qui il a commandé récemment un rapport sur l'égalité des chances dans les métiers de la sécurité.
Né à Lyon, le chercheur-écrivain évoque avec une émotion communicative les attitudes de discrimination subies par sa famille. «Notre République n'a pas toujours su tenir les promesses faites à chacun», commente Villepin qui se donne pour mission de «donner leurs chances à tous ces jeunes qui, dans nos quartiers, veulent aimer la République».
L'égalité des chances, la lutte contre les discriminations, c'est le grand combat que s'est assigné le ministre de l'Intérieur. Rien à voir, souligne-t-il à chaque fois, avec la «discrimination positive», vantée par Nicolas Sarkozy, «mon prédécesseur», comme il aime à le désigner.
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Une refondation républicaine PAR DOMINIQUE DE VILLEPIN

Il aura fallu l'anniversaire de la loi de 1905 pour mesurer à quel point les valeurs de notre République sont des valeurs modernes. Tout l'enjeu est de les refonder et de les faire vivre entre nous.
Prenons la laïcité: elle permet aujourd'hui aux différents cultes de fonctionner sereinement sur notre territoire, dans le respect de la liberté de conscience de chacun. Alors que nous voyons de nombreux pays en Europe et ailleurs s'interroger sur la place des religions dans la sphère publique, nous avons à notre disposition un modèle qui a fait ses preuves et qui nous permet de construire l'avenir. Voyez les progrès considérables que nous avons accomplis avec le CFCM dans l'organisation du culte musulman: en quelques mois, nous avons réussi à mettre sur pied une formation pour les imams qui ne parlent pas notre langue, un cursus universitaire pour les futurs imams et une aumônerie musulmane dans les prisons. Nous sommes sur le point de créer une fondation qui mettra fin aux difficultés de financement du culte musulman et offrira toutes les garanties de transparence sur l'utilisation des fonds. 2005 marquera un tournant dans l'organisation de l'islam de France.
Prenons les droits de l'homme: ils offrent à chaque citoyen des droits en vertu de sa simple condition d'homme. C'est aujourd'hui le meilleur rempart contre le risque communautariste, qui n'attribue des droits à chacun qu'à raison de la couleur de sa peau, de sa religion ou de son origine sociale. Une France communautariste, ce serait une France morcelée, une France du repli. Ce serait renoncer à une double aspiration qui a toujours fait notre force: l'unité de la nation et la défense de l'intérêt général, au-delà des intérêts particuliers.[…] Oui, il faut nous battre pour faire vivre le principe d'égalité qui est au cœur de notre pacte social. Aujourd'hui, il butte contre trois obstacles inacceptables. Premier obstacle: un parcours scolaire qui n'offre pas de deuxième chance à ceux qui sortent sans diplôme ni qualification. Deuxième obstacle: les discriminations à l'embauche, au logement ou dans les loisirs. En France, quand on s'appelle Rachid ou Farida, on a trois fois moins de chances de trouver un travail à niveau d'études égal. Qui peut se résigner à cela? Changeons notre regard, changeons nos mentalités. Troisième obstacle: la persistance d'actes racistes et antisémites qui gangrènent le corps de notre nation et qui sont indignes d'elle.
Face à cette réalité, la tentation est grande d'aller au plus court et de s'engager dans la voie de la discrimination positive. Je veux le redire clairement: je crois que c'est une impasse.
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L'Humanité du 18/02/05


Guerre de positions sur l’école
Les amendements qui obtiennent le consensus ne sont pas toujours ceux qui font le moins jaser. Prenez celui déposé par la députée apparentée communiste Huguette Bello. Il ne compte que deux lignes : « Le dernier alinéa de l’article L. 113-1 est complété par ces mots : "ou dans les régions d’outre-mer". » Derrière cette disposition, il s’agit de compléter un chapitre du Code de l’éducation qui stipule, en substance, que l’école est ouverte aux enfants de moins de trois ans et que cette possibilité doit être rendue possible en zone « urbaine, rurale ou de montagne ».[…]Les autres dépôts d’amendements n’ont fait que confirmer les clivages politiques. Ceux proposés par la gauche se sont vu rejeter, à quelques exceptions près. Les arguments dont use la droite sont principalement juridiques. Les propositions visant à favoriser l’accès des enfants handicapés à l’école ont ainsi été refusées parce que déjà inscrites dans la loi sur l’égalité des droits et des chances. Parfois le rejet est justifié parce que l’idée figure au rapport annexe du projet de loi. Lequel n’aura aucune valeur légale, il faut le rappeler. Quant aux articles les plus décriés, ils ne devaient pas être traités avant la fin de journée, voire avant ce matin. Ainsi, l’article 6, qui définit le socle de connaissances que devront maîtriser les enfants à l’issue du collège. Le ministre avait déjà fait comprendre que l’EPS y serait réintégrée, mais la discussion n’était toujours pas engagée sur ce point.
Il faut dire que les députés avancent lentement. À 15 heures, alors que s’ouvrait la cinquième séance, ils n’avaient pas encore attaqué l’article 4 de la loi. Un paradoxe quand on sait l’empressement de François Fillon à faire adopter son projet, qu’illustre l’urgence déclarée sur le texte. Certains députés UMP ne sont pas étrangers à ce fait. Président de séance durant la journée de mercredi, Jean-Louis Debré a singulièrement fait traîner les choses, ce qui tendrait à démontrer les désaccords qui déchirent la droite. D’un côté, Jacques Chirac (et donc Jean-Louis Debré) qui juge méchamment un projet suscitant le remous social, à quelques semaines du référendum sur la constitution. De l’autre, Nicolas Sarkozy (donc François Fillon) qui oeuvre pour la promptitude des réformes.
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Fillon échoue à prendre de vitesse profs et lycéens
Le ministre a peur. Pour les organisations lycéennes, d’enseignants et de parents d’élèves, la dernière décision de François Fillon est sans ambiguïté. En déclarant l’urgence sur le projet de loi sur l’école, le résident de la Rue de Grenelle a trahi la crainte du gouvernement de voir sa réforme échouer. Cette décision « montre la peur du ministre pour le mouvement lycéen, qu’il espère casser », analyse Coralie Caron, secrétaire générale de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL). Avec une procédure abrégée, la loi pourrait ainsi être adoptée avant la fin des congés scolaires, qui s’étirent jusqu’au 6 mars pour la zone C (région parisienne et Bordeaux).[…]
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Le Parisien du 18/02/05


Rien vu...


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La Croix du 18/02/05


Rien vu...


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20 minutes du 18/02/05


Paris : Les classes ferment, les tensions montent
Le recteur affine ses propositions. Sur les quarante-six classes qu’il proposait initialement de fermer, trois sont maintenues. Onze classes devraient par ailleurs être ouvertes, ainsi que six classes pour enfants souffrant de déficiences mentales. Mais cet « énorme effort » ne satisfait pas les parents et enseignants touchés par les fermetures. Hier après-midi, une centaine d’entre eux ont bloqué l’avenue d’Ivry (13e). « Ils ont une vision trop micro-locale, et nous, panoramique, soupire-t-on à l’académie. Cette année, Paris ne perd aucun poste. »
La répartition des fermetures est « politique », est néanmoins convaincu Michel Delattre, du syndicat enseignant Unsa : « On privilégie les écoles des amis politiques, au détriment des arrondissements populaires.» Il pointe l’exemple de l’école Chomel (7e), où est scolarisé « le petit-fils de Chirac ». « Il n’y a aucune suppression de poste, alors qu’elle est dans le même cas que celles du 13e. »
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Paris : L’académie s’intéresse aux instits municipaux
Une circulaire va être diffusée « fin mai-début juin » à la communauté éducative, dans le cadre du « pilotage pédagogique » que compte mener l’académie de Paris. Celle-ci entend notamment se pencher sur l’utilisation des 820 professeurs de la Ville de Paris (PVP). Spécificité parisienne héritée de « l’éducation populaire » de 1871, ces enseignants municipaux dispensent chaque semaine 3 h 30 de cours de musique, d’arts plastiques ou d’éducation physique et sportive. « Que font, pendant ce temps, les enseignants de l’Education nationale ? », s’interroge-t-on à l’académie. Des emplois du temps clairement établis vont donc devoir être dressés dans les écoles. Simple « effort de formalisation », selon le rectorat.
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Loi Fillon, premières mesures votées
Cinq articles adoptés sur soixante-deux. Les députés ont commencé à voter hier les premières mesures concrètes du projet de loi Fillon sur l’école. Une adoption ralentie par les amendements déposés par l’opposition. Théoriquement, l’examen du projet doit se terminer aujourd’hui. Un calendrier difficile à tenir.
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Ouest-France du 18/02/05


Rien vu...


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Le Monde daté du 19/02/05


Les députés adoptent le "socle commun de connaissances", élément-clé de la loi Fillon

Si les manifestations des lycéens n'ont pas enrayé la machine parlementaire, l'examen du projet de loi sur l'école de François Fillon a pris du retard, jeudi 17 février, à l'Assemblée nationale. Les députés ont, toutefois, adopté la disposition au centre de son projet de loi sur l'école, qui instaure "un socle commun de connaissances et de compétences" à acquérir par chaque élève durant la scolarité obligatoire. Le rythme des débats apparaît ralenti. "Le risque est fort" que l'examen du texte ne puisse être achevé dans la nuit de vendredi avant les vacances parlementaires estimait l'entourage de François Fillon. Dans ce cas, il faudrait soit prolonger le débat soit le renvoyer au lundi 28 février. La gauche, très critique à l'égard du projet de loi, ne verrait probablement pas ce retard d'un mauvais œil. Ni les lycéens qui considèrent que le gouvernement cherche à les prendre de vitesse pendant leurs vacances. Soucieux d'accélérer le rythme, le Sénat, à la demande du gouvernement, a avancé la date d'examen du texte du 23 au 15 mars.[…] Ni l'EPS, ni l'enseignement artistique n'ont été ajoutés dans les "connaissances indispensables pour poursuivre avec succès sa scolarité". En revanche, le groupe UMP a fait valoir qu'il allait proposer plus tard, avec l'accord du gouvernement, que le brevet national des collèges comporte "une épreuve d'EPS, sous forme de contrôle continu, ce qui est une manière d'inciter les élèves à l'assiduité".
Au-delà de cette bataille sur les disciplines, le groupe PS a réclamé, sans succès, que la notion de socle soit largement amendée. "La majorité y voit un bagage minimum", a déploré Yves Durand (PS, Nord) en dénonçant une "conception minimaliste et élitiste". "Il y a une véritable dérive de la majorité qui consiste à réduire les ambitions pour l'école de la République", a insisté Jean-Pierre Blazy (PS, Val d'Oise).
La critique est venue également de Pierre-André Périssol. Le député UMP de l'Allier aurait souhaité que la définition précise du socle commun soit renvoyée au Parlement. Mais son amendement a été rejeté. Dans une volonté de compromis, l'Assemblée a voté un amendement, stipulant "que le gouvernement présenterait tous les trois ans au Parlement un rapport sur la manière dont les programmes prennent en compte le socle commun".
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Sciences-Po Paris s'inquiète pour sa politique de recrutement en ZEP
L'adoption, jeudi 17 février, dans le cadre du débat sur la loi Fillon à l'Assemblée, d'un amendement proposé par Dominique Tian (UMP, Bouches-du-Rhône) sur l'égalité des chances a provoqué une vive réaction de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris. Dans un communiqué, l'IEP a affirmé que son expérience des conventions ZEP (zones d'éducation prioritaire) venait d'être condamnée : "L'Assemblée nationale met fin au recrutement des élèves de ZEP", a affirmé l'Institut. Mais le ministère de l'éducation nationale et M. Tian ont récusé l'analyse de Sciences-Po Paris, assurant que les conventions ZEP n'étaient en aucun cas remises en cause.
L'amendement de M. Tian, que la commission des affaires sociales avait adopté au préalable, dispose que "l'enseignement supérieur contribue à l'égalité des chances". Pour cela, il autorise les établissements du supérieur à signer des conventions avec des lycées afin de préparer les élèves issus de milieux défavorisés à intégrer une université ou une grande école.
Le texte donne ainsi une valeur législative aux expériences déjà conduites par l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et par l'IEP d'Aix-en-Provence, deux établissements qui aident des lycéens à préparer les épreuves, mais qui n'ont pas créé de concours spécifique, comme l'IEP de Paris.
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La petite enfance et le masculin, par Juliette Rennes et Renaud Martin
membres de l'association Mixcité

Il faut une indépendance d'esprit singulière ou une histoire individuelle hors du commun à un jeune homme pour s'imaginer exercer un métier relatif à l'accueil ou à l'éducation de la petite enfance. La condamnation sociale de la déclinaison au masculin de ces emplois se lit dans les usages linguistiques. Le terme d'"assistante maternelle", qui figure dans le texte de loi sur la professionnalisation de cette activité, adopté le 9 février à l'Assemblée nationale, en est un bon exemple.Le terme exclut doublement les hommes : non seulement par la féminisation, mais encore par la référence à la maternité, devenue invisible tant elle est courante, comme dans l'incontournable "école maternelle", qu'on serait peut-être avisé un jour de rebaptiser "école enfantine".
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Réforme Fillon : que veulent les lycéens ?

Chat avec Constance Blanchard, présidente de l'UNL,
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