mercredi, mars 09, 2005

Revue de presse du mercredi 9 mars 2005

« Nous allons continuer et même amplifier notre action. Le ministre se montre autiste et dédaigneux mais il va bien falloir trouver une solution », assure Constance Blanchard, présidente de l'Union nationale lycéenne. Cela, malgré les incidents qui ont compromis le défilé parisien. Tous les journaux reviennent sur ces évenements avec des appréciations différentes sur la mobilisation. On apprend quand même que les manifestants étaient plus de 165 000 en tout. Mais le Ministre (sec) a estimé que les manifestants "ne représentent pas l'ensemble des lycéens" ni "l'ensemble de l'opinion publique".


Bonne Lecture...
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Libération du 09/03/05


La violence entache le mouvement lycéen
Ironie de l'Histoire, la loi Fillon sera peut-être sauvée par ceux-là même qu'elle prétend aider : les jeunes qui rencontrent le plus de difficultés d'insertion. Les débordements qui ont émaillé plusieurs manifestations lycéennes, hier, risquent en effet de discréditer un mouvement qui peine à trouver un second souffle au lendemain des vacances d'hiver et, surtout, de décourager un peu plus des lycéens moins mobilisés que ne l'espéraient les organisations qui appelaient à manifester _ la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl, proche de SOS Racisme), l'Union nationale lycéenne (UNL, proche des étudiants de l'Unef) et les comités d'action lycéens (proches des Jeunesses communistes révolutionnaires).
Outre les incidents parisiens (lire page 5), une bataille rangée a opposé, à Lyon, des casseurs qui s'étaient mêlés au cortège et des supporteurs du club de football du Werder de Brême (lire page 22) ; la dispersion du cortège toulousain s'est accompagnée de quelques débordements et de plusieurs interpellations ; idem à Rouen, où plusieurs centaines de casseurs ont jeté des pierres sur des voitures ; dans l'Eure, au Val-de-Reuil, quelques centaines de jeunes qui voulaient prendre le train sans billet pour aller manifester à Paris ont envahi les voies et perturbé la circulation des trains entre la capitale et Rouen.
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Fragilisés

Pas mal pour une reprise, trop court pour une relance. Après le temps de réflexion obligé des vacances scolaires, la participation des lycéens aux diverses manifestations, ratée à Paris mais honorable en province, montre leur hostilité persistante à la loi Fillon, malgré son adoption par l'Assemblée. Mais elle ne semble pas susceptible de faire lever la fin de non-recevoir que leur a opposée le ministre, une fois qu'il a édulcoré son projet de ses dispositions visant le bac.
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A Paris, les casseurs infiltrent la manif
Vols, tabassages : le défilé a été gâché.
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«L'école, c'est pas une entreprise»
A Paris, Lille, Bordeaux et Strasbourg, «Libération» a rencontré des lycéens engagés, mêlant pragmatisme et conscience politique.
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Le Figaro du 09/03/05


Lycéens : Fillon affiche sa détermination
Les chiffres de la mobilisation connus hier soir ont été accueillis avec soulagement dans l'entourage de François Fillon, lequel a pu, dans le journal de 20h de France 2, afficher une totale détermination sur son texte. «Je ne joue pas l'avenir de l'école en fonction du nombre de manifestants», a-t-il déclaré en précisant que sa loi d'orientation, votée mercredi dernier à l'Assemblée nationale, serait adoptée dans les mêmes termes la semaine prochaine au Sénat. Soutenu par Jean-Pierre Raffarin, et malgré les inquiétudes exprimées dans l'entourage du président de la République, François Fillon s'est vu conforté dans sa conviction que «tout recul serait catastrophique pour le gouvernement».
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Les casseurs ont terrorisé le cortège parisien
«Attention, la racaille débarque !», s'affole un groupe de jeunes filles serrées les unes contre les autres, place de la République, à Paris. A quelques mètres, une dizaine d'adolescents se mettent à courir de front, des foulards camouflant leur visage, des casquettes enfoncées jusqu'aux oreilles. L'un d'eux se rue sur une fille isolée et lui arrache son sac à main. Deux autres traînent un lycéen sur plusieurs mètres et lui donnent des coups de pied, le temps qu'il lâche son téléphone portable. Il se relève le visage en sang.[…]
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Le combat fratricide des deux syndicats
La FIDL et l'UNL, les deux principaux syndicats lycéens – ils ne revendiquent pourtant chacun que 3500 membres –, qui appellent aux manifestations depuis un mois, se disputent le leadership de la contestation avec âpreté, histoire de grappiller le maximum de notoriété. Et les coups bas sont nombreux. Lors de la dernière grande manifestation parisienne en février, le service d'ordre de l'un a ainsi crevé les pneus des véhicules de l'autre pour prendre la tête de la «manif». Ils ont d'ailleurs organisé leurs assemblées générales séparément ce week-end, à la veille d'un vote organisé pour élire les élus lycéens au Conseil supérieur de l'éducation. La FIDL espère en effet prendre sa revanche sur l'UNL qui l'a supplantée depuis deux ans. Plus active dans les lycées, l'UNL a effectué «davantage de travail que la FIDL depuis quelques années. Cela a fini par payer», expliquent les lycéens.
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Le lycéen et le sociologue par Alexis Brezet (Éditorial)
Demi-échec ? Demi-succès ? Trois fois moins de lycéens dans les rues de Paris que lors de la manifestation du 15 février. Mobilisation plus soutenue en province, mais qui reste loin du raz de marée annoncé. S'il n'a pas gelé toutes les ardeurs revendicatrices, le coup de froid des vacances d'hiver semble à tout le moins avoir donné un certain coup d'arrêt à la poussée de fièvre juvénile. Et le déchaînement des voyous encagoulés, prenant d'assaut vitrines et Abribus, extorquant téléphones portables et appareils photo aux lycéens contraints à la fuite, fait peser une lourde hypothèque sur la poursuite du mouvement.
Pour le gouvernement, qui semblait ces temps-ci abonné aux mauvaises nouvelles, ce n'est qu'un signe, mais un signe positif. Fermement incité par l'Elysée à lâcher du lest sur l'accessoire – la réforme du bac – pour mieux sauver l'essentiel – la réforme de l'école –, François Fillon peut légitimement considérer que la journée d'hier valide la stratégie de fermeté élastique qui lui avait déjà permis de faire adopter la réforme des retraites. Un retour de flamme, bien sûr, reste possible, mais le ministre de l'Education peut envisager l'avenir avec davantage de sérénité.
Dieu sait pourtant que, depuis trois semaines, tout avait été fait pour préparer les esprits à l'explosion du 8 mars ! A la télévision, de jeunes leaders lycéens, forcément «apolitiques», mais pratiquant la dialectique avec une maestria digne de Léon Trotski, vitupéraient sans être contredit cette école qu'on allait «livrer aux flics et aux patrons». Couvant leurs cadets d'un regard ému, d'anciens agitateurs, reconvertis en parlementaires socialistes, épiloguaient sur les causes, évidemment «néolibérales», du «malaise des jeunes». Dans la bouche des sociologues, et même d'anciens ministres, une thèse faisait florès : les mouvements lycéens qui, depuis vingt ans, reviennent avec une régularité de métronome seraient un «rite de passage», marquant l'entrée dans l'adolescence – ou la postadolescence, on ne sait. Une danse du scalp symbolique. Une coutume innocente à inscrire au registre des traditions nouvelles des sociétés développées. Une tradition dont, curieusement, les lycéens britanniques, espagnols ou allemands n'ont jamais entendu parler... De la loi Fillon, et de son contenu réel, il n'était, dans ce déluge de glose, quasiment pas question. Et pour cause : hormis l'introduction d'une dose de contrôle continu au bac – solution de bon sens au demeurant mais qui touchait à un symbole sensible – rien, dans le texte bien anodin du ministre de l'Education (socle de connaissance, langues étrangères, soutien des élèves en difficulté) ne donnait matière à mobilisation. Restaient des fantasmes, cultivés par certains enseignants hostiles par principe à toute réforme, relayés par des syndicats inquiets pour leur pouvoir, et entretenus par les professionnels de l'agitation. Il semblerait que ces fantasmes, lentement, soient en train de se dissiper. Si tel était le cas, ce serait la preuve que les lycéens, parfois, sont plus raisonnables que les sociologues.
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L'Humanité du 09/03/05


« Nous sommes très énervés »
Lycéens. Journée de protestation réussie contre la loi Fillon et pour exiger des moyens. Il y avait, selon la police, 130 0000 manifestants dans le pays
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Dans le cortège avec Utrillo
Sous les banderoles, des élèves de Stains, lucides et combatifs.
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À Marseille, la mobilisation s’accentue
Les lycéens des Bouches-du-Rhône étaient plus nombreux encore que le 10 février dernier.
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Editorial par Michel Guilloux
Écoutez-les

Ces jeunes savent bien ce qu’ils veulent et n’acceptent pas d’être payés de mots. Ces lycéens savent lire, écrire et compter. Il faudra bien que, d’une façon ou d’une autre, le pouvoir les entende.[…]
Dans ce contexte, prétendre avoir les lycéens à l’usure, c’est jouer avec le feu. C’est bien sous-estimer toute une jeunesse que de confondre le principal ressort de leur mouvement avec un bien pauvre « rite de passage » que serait le fait de battre le pavé. La force de leur mouvement réside au contraire dans une revendication farouche et légitime à l’égalité. Pareille aspiration ne s’étouffe pas comme on souffle une bougie.
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Le Parisien du 09/03/05


Les lycéens résistent
«Cette réforme se fera. » Telle est la réponse, ferme, de François Fillon, hier sur France 2, au soir d'une nouvelle journée - réussie - de mobilisation lycéenne. Pas question donc pour le ministre de l'Education nationale de répondre aux revendications des jeunes, de réintroduire, par exemple, les TPE (travaux personnels encadrés) en terminale.« J'écoute les lycéens, a assuré l'hôte de la rue de Grenelle. Mais je ne joue pas l'avenir de l'école en fonction du nombre de manifestants dans les rues. Il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière. »
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Jeudi noir dans les transports et l'enseignement
Métros et trains au ralenti, écoles fermées, entreprises perturbées... La journée de grève et de manifestation organisée demain à l'appel de tous les syndicats devrait être bien suivie. Il va falloir s'armer de patience et s'organiser.
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Des interpellations à Paris
Malgré un gros service d'ordre mis en place par les lycéens et une forte mobilisation policière, des incidents ont eu lieu en marge de la manifestation parisienne.
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Matignon reste serein
La mobilisation lycéenne n'impressionne plus le gouvernement. Hier, à Matignon, on regardait les chiffres des manifestants comme surpris qu'il y ait eu si peu de monde dans les rues de Paris. La crainte, c'était qu'au retour des vacances de février qui se sont terminées dimanche pour la zone parisienne et Bordeaux, les lycéens ne repartent de plus belle. Mais 165 000 personnes dans l'ensemble de la France, c'est, disait-on, du même ordre que lors de la dernière manif, alors même que tout le monde est rentré de vacances, ce qui aurait dû grossir les rangs des défilés. Donc, pas question de changer de cap.
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La Croix du 09/03/05


Rien vu...


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20 minutes du 09/03/05


Plus de cent mille lycéens dans les rues
Record battu : 165 000 lycéens, selon la police ont défilé hier partout en France, à l’appel de la FIDL et de l’UNL contre le projet de loi du ministre de l’Education nationale, François Fillon. Le 10 février dernier, 100 000 manifestants avaient suffi à faire reculer François Fillon sur la réforme du bac. Les élèves entendent faire pression sur le Sénat qui doit examiner la loi, déjà votée par les députés le 2 mars à l’Assemblée.
La manifestation a été ternie par des actes de violence. A Paris, où 40 000 jeunes ont défilé selon les organisateurs, une centaine de casseurs ont investi le cortège. Une bande extérieure a très tôt jeté des bouteilles en verre sur les forces de l’ordre. Des vitrines ont été brisées, des vols de portables commis et quelques bagarres ont éclaté. Plusieurs blessés sont à déplorer. En intervenant, les forces de l’ordre ont aussi entraîné des mouvements de panique. La foule s’est finalement dispersée vers 17 h 30. « J’espère que l’action des casseurs ne va pas occulter notre mouvement», se lamentait un jeune manifestant.
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Ouest-France du 09/03/05


Les lycéens lancent la semaine sociale
Qui avait prédit une érosion de leur enthousiasme militant ? Avec 165 000 manifestants dans plus de 150 villes, les lycéens ont montré hier qu'ils n'ont rien perdu de leur détermination. La semaine sociale s'annonce rude pour le gouvernement.
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Le Monde daté du 10/03/05


La mobilisation lycéenne s'amplifie en province et s'essouffle à Paris
De 165 000 à 200 000 élèves ont défilé, mardi 8 mars, à Paris et dans plusieurs grandes villes de province, pour demander le retrait du projet de loi sur l'école. Le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, leur a répondu, le soir même, qu'il n'abandonnerait pas son texte
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A Paris, les casseurs ont frappé et volé de nombreux manifestants
[…]Des lycéens déploraient la passivité des CRS et des policiers en civil. "Les racailles étaient cinquante sur une femme, explique Thomas d'un lycée de l'Essonne.Les CRS n'ont pas bougé. Quand on a été les voir, ils nous ont dit que ce n'était pas leur boulot." Au moment de la dispersion, les consignes étaient claires : "Rentrez chez vous, prenez le métro, partez."
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Aux lycéens mobilisés, François Fillon répond par la fermeté

La forte mobilisation des lycéens, qui, selon la police, étaient encore plus de 165 000 à manifester, mardi 8 mars, contre la loi Fillon et la politique gouvernementale sur l'école, n'a pas entamé la détermination du ministre de l'éducation nationale à imposer sa réforme. Le 10 février, les lycéens étaient 100 000 à défiler dans les rues.
C'était également une journée "test" d'une mobilisation qui dure depuis près de deux mois, pour réclamer le retrait d'une loi votée le 2 mars par l'Assemblée nationale. Le Sénat l'examine à partir du 15 mars et devrait l'adopter. Au terme de cette journée, le ministre de l'éducation nationale, François Fillon, est resté très ferme, jugeant sur France 2 qu'"une fois le Parlement saisi, il n'y a plus de variation possible".
Il a également estimé que les manifestants "ne représentent pas l'ensemble des lycéens" ni "l'ensemble de l'opinion publique". Il y a près de deux millions de lycéens en France.
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