lundi, juin 20, 2005

Revue de presse du lundi 20 juin 2005

Une enquête statistique avait montré que 50 % des collégiens estimaient avoir été humiliés par un enseignant. Mais cela ne signifie pas du tout que les enseignants se comportent, en tout cas sciemment, de manière humiliante. C’est ce que nous dit Pierre Merle, sociologue, dans un dossier de Libération consacré aux exclusions dans les collèges et lycées. Mais tout de suite apr ès on trouve le récit des évenements qui ont conduit à l’exclusion d’Alison. Lisez et ensuite posez vous la question : « auriez vous, exclu Alison ? »


Bonne Lecture...
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Libération du 20/05/05


Ecole: des sanctions sans appel à la pelle
Des conseils de discipline plus nombreux et qui se soldent quasi systématiquement par des exclusions définitives. Cette tendance, mise en lumière par deux études, l'une menée dans l'académie de Caen, l'autre dans celle de Créteil, reste difficile à admettre par les communautés éducatives, qui s'opposent sur leurs interprétations. Le fait est que les conseils de discipline, sujet plus épineux que réellement tabou, encombrent le monde de l'enseignement.
Les chiffres sont pourtant sans appel. Dans la vaste académie de Créteil, entre 1er septembre 1996 et le 1er septembre 2004, les conseils de discipline ont augmenté de 60 %, souligne une étude interne. Et pour l'année 2003-2004, «les exclusions définitives représentent 88 %» des sanctions.
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Pierre Merle, sociologue, regrette que les classes soient souvent des zones de non-droit:
«Humilier, une forme d'autorité très usitée»

Pour Pierre Merle, sociologue et professeur d'université à Rennes, «le régime politique de l'institution scolaire» n'est pas conforme aux principes généraux du droit lesquels prévalent aussi bien dans la société que dans les discours sur l'école. Au coeur du malentendu : le sentiment d'humiliation que ressentent parfois les élèves, auquel il vient de consacrer une longue recherche qui donnera lieu à un livre : l'Elève humilié
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Conseil de discipline, avocat et garde à vue pour Alison, 14 ans

En conflit avec sa prof de maths, elle l'a menacée de mort. Et a été exclue.[…]
Mme N. note sec et met la pression à coups de petites piques qui font mal.[…] De fait, les récits d'une dizaine de parents d'élève convergent. Ils ont constaté les mêmes comportements de la part de Mme N., de visu ou via les récits de leurs enfants. Ils parlent de «sadisme», d'«injustice», d'«humiliation», d'absence de soutien psychologique dans le collège, de refus de dialoguer, de «remarques humiliantes», d'enfants qui pleurent devant toute la classe, de «remarques très désobligeantes, voire insultantes, dans tous les cas très décourageantes». Il y a des «boucs émissaires», disent-ils, et ça tourne.
En ce mardi 4 janvier, ça tombe sur Alison. Le ton monte. Alison répond. «Vos cours me bourrent et j'en ai marre de vos méthodes, de vos critiques.» Mme N. exige des excuses, convoque les parents. La maman se cabre, refuse que sa fille s'excuse, demande à voir la principale. Le lendemain, Mme N. réitère sa demande d'excuses. Alison refuse. Mme N. l'envoie en permanence et lui enjoint d'«écrire ce qu'elle a à lui dire».
En trois pages et demie Alison assassine symboliquement Mme N. D'abord l'explosion de douleur : «J'en ai marre ! Marre de vous et de vos méthodes qui ne me servent à rien, juste à me faire couler à pic dans les maths.» Puis l'insulte «Vieille conne» immédiatement rattrapée «Excusez-moi, j'ai dérapé.» Peine perdue : «Il m'arrive même d'avoir envie de vous tuer.» Elle s'enfonce. «Vous et votre sale gueule de rat, toujours à l'affût d'une moindre faiblesse pour ensuite critiquer, critiquer, critiquer, CRITIQUER !»
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Editorial : Impasses Par Antoine de GAUDEMAR
La question de la sanction à l'école est aussi vieille que l'école elle-même. Mais la massification de l'enseignement secondaire confronte désormais l'institution à des comportements sur lesquels le système d'autorité traditionnel a peu de prise. Déjà difficile, la relation entre professeurs et élèves subit des tensions supplémentaires non seulement dans l'espace scolaire en général mais au coeur même de la salle de classe.
Peu préparés au phénomène pendant leur formation, les enseignants se retrouvent souvent désarmés, voire dépassés. D'où la tentation autoritariste d'un certain nombre d'entre eux, pour qui seule une sévérité accrue est à même d'enrayer des conduites qui leur échappent.[…] cette sévérité a son revers : elle est souvent vécue par les élèves comme un abus de pouvoir et même un arbitraire, ce qui génère de nouvelles provocations, incivilités ou refus d'autorité. Un cercle vicieux, qui contribue à ce qu'on appelle la violence à l'école. Dans ce contexte, et si l'on en croit d'impressionnants chiffres officiels, les conseils de discipline tournent à plein, avec pour objectif quasi avoué de se séparer des éléments les plus incontrôlables, quitte à les remplacer par d'autres, par un système d'échange plus ou moins tacite entre établissements. Ce parti répressif révèle les impasses de l'école d'aujourd'hui, sa difficulté à trouver les modes de régulation et de médiation capables d'enrayer le phénomène.
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L'idéal d'éternelle jeunesse de Bourdin «le Caméléon»
Ce mythomane à répétition s'est fait passer pour un collégien de 14 ans.
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Le Figaro du 20/05/05


Rien vu...


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L'Humanité du 20/05/05


Rien vu...


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Le Parisien du 20/05/05


Rien vu...


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La Croix du 20/05/05


Rien vu...


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20 minutes du 20/05/05


Rien vu...


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Ouest-France du 20/05/05


Rien vu...


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Le Monde daté du 20/05/05


Le temps des examens, par Laurent Greilsamer
Chaque année, l'époque du bac arrive. Et nous éprouvons un délicieux sentiment de liberté. Un plaisir étrange et renouvelé. Le bac est là, stressant et pesant, et nous ne sommes pas concernés. Cette épreuve n'est plus une épreuve, juste un signe du temps qui passe. Une corvée réservée aux autres. Lointaine, un peu kitsch, irréelle aussi puisque hors de notre présent. Le bac, c'est définitivement pour les autres.
Alors justement, on s'y intéresse. On tend l'oreille lorsqu'il est question des sujets de philosophie. Surtout de philosophie ! C'est bien connu, tous les Français ont fait un peu de philo et s'estiment aptes à philosopher. On saisit au vol le premier sujet qui passe : "Le juste et l'injuste ne sont-ils que des conventions ?" et l'on s'interroge gravement. On retourne la question, on flaire le danger. Trop classique et trop risqué. On relit, on rechigne, on repousse...
Plutôt l'autre. Voyons voir. "Le langage ne sert-il qu'à communiquer ?" Tout de suite, on se sent en terrain familier. Le langage, les mots, c'est l'affaire de tous. Il suffit d'un peu de méthode. Primo, poser le problème. Secundo, répondre oui. Enfin, dire non. In fine, conclure. Evident, limpide.
On s'amuse encore quelques instants, et puis on renonce. On ajourne l'examen. On triche. On était littéraire, d'accord, mais on préfère prendre un sujet réservé aux scientifiques. On aurait bien traité celui-là : "La sensibilité aux oeuvres d'art demande-t-elle à être éduquée ?" Ainsi vont les saisons. Chaque année, on philosophe cinq minutes en retrouvant dans la rubrique de son journal les sujets du bac. On se rejoue le bac. […]Il y a quelques mois, funeste erreur politique, François Fillon s'était mis en tête de le faire réduire à la cuisson. Les lycéens s'étaient émus. Aujourd'hui, l'unanimisme règne. Au point que François Bayrou, ancien ministre de l'éducation nationale et patron de l'UDF, et son frère ennemi Gilles de Robien, ministre de l'éducation et viré des instances dirigeantes de l'UDF, disent la même chose : pas touche au bac ! Le bac est un repère. Le bac est le dernier rite républicain offert à la jeunesse. Qu'il soit béni jusqu'à l'année prochaine !
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