mercredi, novembre 30, 2005

Revue de presse du mercredi 30 novembre 2005

Devinette . "Ecrire l'histoire par la loi est une ineptie". Qui a dit cela ? Cette phrase est de Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale. Mais elle concerne la loi de 2001 définissant la traite négrière comme un crime contre l'humanité … ! La contradiction est dans le fait que le même groupe parlementaire vient de refuser d’abroger la loi qui incite les programmes scolaires à « souligner le rôle positif de la présence française d’outre-mer ». Cette loi « bête et méchante », selon l’éditorial de Libération qui consacre tout un dossier à cette question, est refusée par de très nombreux historiens qui la considèrent comme une loi révisionniste.
Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a déclaré mercredi, lors d'une convention de son parti sur les injustices: "il faut déposer le bilan des ZEP. Cette politique a échoué“. Cette déclaration qui fait suite à un rapport assez tendancieux publié il y a quelques mois montre bien que l’offensive est générale et tout azimuts. Après, la fin de la scolarité obligatoire à 16 ans, le retour du B-A, BA, on assiste vraiment à une régression dans l’école d’aujourd’hui.
Bonne Lecture...
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Libération du 30/11/05


L'UMP colonise l'histoire de France
Les députés ont rejeté une proposition de loi visant à abroger l'article de loi qui incite les programmes scolaires à souligner le «rôle positif de la présence française outre-mer».
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«Cette loi envoie un message désastreux»
Christiane Taubira, députée divers gauche de Guyane: «La loi de 2005 envoie un message désastreux à la société. Elle a un caractère catégoriel, s'adresse à une partie de la population (harkis et pieds-noirs). Elle fragmente la mémoire française alors qu'il faut arriver à ce que les mémoires soient partagées dans un récit commun. Cette loi de février 2005 fait le contraire. La question de la remontée des mémoires est pourtant un sujet qui s'inscrit sur une longue tendance, qui bouillonne en profondeur depuis de longues années.

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«Citez-moi un manuel où l'on parle des pieds-noirs»
Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes: «Quand j'entends les historiens pousser des hauts cris face au texte de cette loi, je trouve cela trop drôle. Car les choses sont claires : il n'y a aucune possibilité de la part de l'Etat et du gouvernement d'intervenir sur la rédaction des livres d'histoire. Je sais de quoi je parle : je suis professeur d'histoire. Depuis longtemps il y a une indépendance des auteurs et des éditeurs. En parlant du rôle positif de la présence française outre-mer, la loi ne peut être que purement indicative. Il n'y a aucune injonction, aucune possibilité d'obligation.[…] Les livres en circulation ont une vision par trop négative sur ce sujet. Les pieds-noirs n'y sont pas considérés. Citez-moi un manuel où l'on parle d'eux ! Il faut plus d'équilibre.

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«Si l'Assemblée veut faire l'histoire...»
Les historiens refusent en bloc la loi et estiment la question bien traitée dans les manuels.
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Editorial
Bête et méchant

C'est bête et méchant et plus encore méchant que bête. Par ses votes approbatifs répétés, la majorité de droite a transformé l'expédient vicieux d'un petit clan de revanchards de la décolonisation en dogme bien bétonné de la loi française. L'enseignement obligatoire en France inclut celui des vertus de la colonisation dont la faillite spectaculaire a failli engloutir la République, après que les peuples invités à en bénéficier se furent révoltés faute d'en apprécier sereinement le caractère positif. Cette loi est bête, parce qu'elle attire précisément l'attention sur la rancoeur persistante consécutive à une grandeur perdue et sur la farce d'une restauration fantasmatique. Cette loi est méchante parce qu'elle justifie rétrospectivement les souffrances des peuples colonisés et tourne en dérision les difficultés de ceux qui ont aujourd'hui à se construire, avec cette mémoire, une identité actuelle.

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Le manque de respect comme symptôme du mal français
par Bernard Kalaora professeur de sociologie à l'université Jules-Verne d'Amiens, chercheur au Laïos (EHESS-CNRS).

La France n'aime plus ses jeunes, qu'elle relègue dans les ghettos ou confine à une position d'infériorité.

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Une école sikhe pour se remettre au turban (mardi 29 novembre)
Un collège-lycée privé, destiné aux élèves exclus à la suite de la loi sur la laïcité, ouvrirait à Bondy en 2007.
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Le Figaro du 30/11/05


Pas d'école sikh à Bondy
Le maire de Bondy (Seine-Saint-Denis), Gilbert Roger (PS), a déclaré hier qu'il ne souhaitait pas délivrer de permis de construire pour l'installation d'une école sikh sur sa commune.

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Un étudiant sur deux travaille pendant l'année
En général, le fait d'exercer une activité ne nuit pas au cursus. Certaines facultés prévoient un emploi du temps aménagé pour les salariés.

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Juliette, en cours le matin et professeur l'après-midi
Entre cours et travail, le quotidien bien rempli d'une étudiante salariée.

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Colonisation : la tentation de la pénitence
Par Max Gallo

L'histoire de la colonisation française est un enjeu capital. Ce qui est en cause, c'est en fait l'histoire nationale et son devenir. Albert Camus, écrivait déjà en avril 1958 : «Certains Français considérèrent que, par ses entreprises coloniales, la France – et elle seule, au milieu des nations saintes et pures – est en état de péché historique.» Si c'est le cas, alors qu'elle se repente ! qu'on la fustige ! qu'on l'insulte ! qu'on la haïsse ! Et c'est à travers ce prisme le péché historique de la colonisation – ou de l'esclavage – qu'on va juger la France d'aujourd'hui. C'est ce qu'affirment explicitement ceux qui se sont regroupés dans une association qui s'intitule «Les indigènes de la République». Le procès fait à la colonisation n'est qu'un levier pour discriminer en fonction des origines ethniques et constituer des communautés hostiles à la République en fonction d'un passé colonial qui expliquerait les inégalités existantes entre les citoyens français.

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L'Humanité du 29/11/05



L’apprentissage tambour battant, façon Villepin
Fermement décidé à imposer l’apprentissage dès 14 ans, le premier ministre doit présenter jeudi un projet de loi en ce sens.

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Le Parisien du 30/11/05 ( payant)



Rien vu...

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La Croix du 30/11/05



Les livres rapprochent les générations
Face à une offre éditoriale foisonnante, les parents continuent à proposer leurs propres livres, devenus des classiques, à leurs enfants

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20 minutes du 30/11/05



Villepin lance son plan pour les ZEP (29/11/05)
Le Premier ministre, qui fête demain ses six mois à Matignon revient pour « 20 Minutes » sur l'actualité

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Entretien avec Dominique de Villepin (29/11/05)
Nous allons créer une aide ciblée pour les 130 collèges et la vingtaine de lycées les plus en difficulté dans ces ZEP. Les enseignants, eux, ont besoin de formations spécifiques, car enseigner en ZEP nécessite de mieux maîtriser les problèmes des élèves. C’est une demande unanime. Il faut que ceux qui acceptent de s’y investir puissent le faire suffisamment longtemps. Beaucoup d’enseignants déplorent une rotation trop rapide dans ces collèges et lycées.

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Discussions ouvertes sur l’apprentissage (29/11/05)
Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, a reçu hier les organisations d’enseignants et de parents d’élèves pour débattre de l’apprentissage à partir de 14 ans. Il ne s’agissait pas d’une négociation, ce que les syndicats enseignants ont regretté.

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Ouest-France du 30/11/05



Laïcité et vie en société
par Jacques Le Goff, Professeur de droit public, faculté de droit de Brest.

Quel est le sens premier de la laïcité qui s'est déployée, à l'origine, sur le front religieux par la loi de séparation des Églises et de l'État du 9 décembre 1905 ? Il s'agit d'abord d'un principe qui sépare les divers domaines sociaux et garantit l'autonomie du politique. Le combat pour la laïcité s'est progressivement élargi à toutes les formes de remise en cause du pluralisme établi par la démocratie libérale. Il assure les conditions élémentaires pour une coexistence dans la liberté au sein de la République. Une fois ce socle établi, il reste à vivre en société.
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Colonisation : un « rôle positif »
Les députés ont rejeté hier, par 183 voix contre 94, la proposition de loi socialiste de supprimer un texte sur le « rôle positif » de la colonisation

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Le Monde daté du 30/11/05



Colonisation : l'Assemblée rejette la modification de la loi de février demandée par le PS
L'Assemblée nationale a refusé mardi, avec le vote négatif de la majorité UMP, de modifier la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés et les harkis, pour en supprimer l'article 4 sur le "rôle positif de la présence française" notamment "en Afrique du Nord".
Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marie Ayrault, avait exhorté lundi la majorité à s'associer à la démarche des députés socialistes pour abroger dans cette loi l'article en question. "Nous tendons la main à la majorité et au gouvernement. Notre initiative n'est pas un règlement de comptes politique. Elle ne rejoue pas les guerres coloniales", a déclaré M. Ayrault lors d'une conférence de presse.
Cet article 4 avait suscité un tollé chez les historiens français et une polémique entre Paris et Alger.

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La France revisite sa mémoire coloniale
L'Assemblée nationale devait discuter, mardi 29 novembre, d'une proposition de loi socialiste visant à abroger l'article 4 de la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés. Cet alinéa impose que les programmes scolaires "reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord". Taxée d'apologie de la colonisation et critiquée par de nombreux historiens, cette disposition a provoqué un tollé, des Antilles à l'Algérie. L'UMP, qui avait pris l'initiative de cet amendement, devait user d'un artifice réglementaire pour que la proposition de loi du PS soit discutée, mais ne soit pas soumise au vote.
Christiane Taubira, députée (PRG) de Guyane, à l'origine d'une loi de 2001 définissant la traite négrière comme un crime contre l'humanité, observe que la France a toujours du mal à affronter les contradictions du passé. "Quand saurons-nous utiliser l'histoire, non pour tirer des créances, mais des leçons ?", interroge-t-elle. "Ecrire l'histoire par la loi est une ineptie", répond Bernard Accoyer, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale.

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Rôle positif, par Eric Fottorino
es petits Africains ânonnaient jadis "Nos ancêtres les Gaulois...", alphabétisés par de dévoués maîtres blancs au bon temps des colonies. Plus grands, ils furent, selon le mot de Clemenceau, "la force noire à consommer avant l'hiver", dans les tranchées coupe-gorge de la Somme. Les "trente glorieuses" de la France prospère les virent débouler d'urgence dans nos usines tournevis pour bien visser notre croissance. Oui, sans aucun doute, l'immigration a joué dans notre pays un "rôle positif". Quel manuel d'histoire le dira ?

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Le Nouvel Obs Quotidien du 30/11/05


3 questions à... Claude Liauzu,
Christian Vanneste, Nicolas Bancel
Voici les interviews de nouvelobs.com sur l'article de loi imposant la reconnaissance du "rôle positif de la présence française" dans les colonies

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Une sélection dans les dépêches du 30/11/05



L'Observatoire des ZEP: "dire que les ZEP ont échoué, c'est trop rapide"
Nicolas Renard, président de l'Observatoire des zones prioritaires (OZP), association de professionnels et d'experts des ZEP, a déclaré mercredi à l'AFP que les propos de Nicolas Sarkozy sur l'échec des ZEP étaient "trop rapides".
"Quand il dit que la politique des ZEP a échoué, c'est trop rapide: il y a une vraie question en terme de résultats, mais il y a des endroits qui ont très bien travaillé, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain", a estimé M. Renard.

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"Dépôt de bilan des ZEP" proposé par Sarkozy: un "contresens" selon la FSU
La proposition formulée mercredi par Nicolas Sarkozy de "déposer le bilan des ZEP" est un "contresens qui nie la réalité", a déclaré à l'AFP Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.

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Robien: l'apprentissage à 14 ans doit être volontaire et réversible
Le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien a réaffirmé mercredi à l'Assemblée nationale que l'apprentissage dès 14 ans devrait être "volontaire" et "réversible".

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Grande similitude de la scolarité obligatoire, en France et en Europe
L'obligation scolaire jusqu'à 16 ans, qui est de règle en France depuis plus de 45 ans et qui pourrait être "écornée" par la possibilité d'apprentissage dès 14 ans, se retrouve à quelques nuances près dans la plupart des pays d'Europe. En France, l'école jusqu'à 16 ans date d'une ordonnance du 6 janvier 1959 qui prolongeait de deux ans l'âge butoir instauré dans les années 20. Auparavant encore, depuis la loi Jules Ferry de 1882, l'école était obligatoire de 6 ans à 13 ans révolus.

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Les apprentis défendent l'apprentissage, mais pas à 14 ans
"On a toujours besoin d'une deuxième issue dans la vie" : des jeunes apprentis, qui n'avaient pas le goût des études longues, apprécient d'apprendre tôt un métier mais certains jugent prématurée l'entrée dans une filière professionnelle dès 14 ans, lorsqu'on "est encore un bébé".

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Pour en savoir plus




L’indispensable café pédagogique



Le site de VousNousIls (Rubrique dépêches de l’éducation AFP)



La maison des enseignants



Les dépêches AFP-Éducation sur le site Voila.fr



Le site Yahoo Actualités, rubrique éducation

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