mardi, août 31, 2010

Revue de presse du mardi 31 aout 2010

Frites dans l’huile bouillante – Encore des frites ? - Absentéisme – Ateliers relais -



Comme des frites dans l’huile bouillante
«Nous n’allons pas, les lâcher comme des frites dans l’huile bouillante !»c’était une déclaration du ministre Darcos à propos des nouveaux enseignants au moment du lancement de la “masterisation”.
Et bien si, nous y sommes…
Plusieurs articles sont consacrés à la situation des stagiaires qui étaient aujourd’hui accueillis dans les IUFM (ou plutôt ce qu’il en reste. Et l’impression qui prévaut est celle d’une grande impréparation de cette réforme. Et pour les formateurs (dont je suis) le sentiment de participer à un dispositif insuffisant et même dangereux .
Même Le Figaro publie deux articles très critiques en donnant la parole à des stagiaires qui déplorent le manque de préparation . Marie-Line, jeune diplômée de Lettres modernes, confie : «On n'a jamais appris à tenir une classe». Avant la réforme dite de «masterisation», adoptée l'an dernier, les professeurs stagiaires n'avaient qu'environ 8 heures de présence à assurer en classe, le reste du temps étant dévolu à la formation. Aujourd'hui, le rapport est inversé. Et cela signifie moins de temps pour prendre du recul, pour échanger, pour innover…
Même si c’est devenu une rengaine de dire que la situation de la rentrée n’a jamais été aussi catastrophique, il faut admettre que la situation de la formation rend le contexte plus inquiétant encore. C’est d’ailleurs ce qui a amené deux syndicats habituellement silencieux, celui des chefs d’établissement et celui des inspecteurs pédagogiques, à s’exprimer sur le sujet. . Le secrétaire général du Snpden, Philippe Tournier s’étonne dans Le Figaro « Comment imaginer que, sélectionné sur ses seules connaissances disciplinaires, le stagiaire arrive dans sa classe et réussisse d'office à la subjuguer par son charisme ? Enseigner, cela s'apprend. C'est bien d'être bon dans sa discipline, mais il faut aussi savoir la transmettre. » Interrogé par France Soir, Michel Richard, le secrétaire général adjoint du même syndicat dénonce lui aussi les nouvelles méthodes de recrutement et de formation des enseignants d’autant plus que « tout le monde reconnaît la difficulté du métier aujourd’hui». Ce qui le pousse à prôner « une politique de l’éducation qui aborde les questions qui ne vont pas, et non pas une politique de communication conçue surtout pour faire passer les suppressions de postes ». Pour Patrick Roumagnac, secrétaire général du syndicat des inspecteurs cela amène à « une dégradation extrêmement sensible par rapport à la situation antérieure ». Si même les inspecteurs le disent… La vigueur inhabituelle de leur inquiétude devrait alerter.

Encore des frites ?
Ce mardi, Luc Chatel, faisait sa conférence de presse de rentrée. Deux jours avant celle des 12 millions d'élèves, le ministre de l'Education nationale a égrené, mardi devant la presse, une longue liste de nouveautés (liste complète sur le site EducPros). Mais il ne s'est pas attardé sur les suppressions de postes ni sur la grève prévue dès la semaine prochaine., Le Monde indique même en titre qu’il a présenté sa rentrée sans évoquer les sujets qui fâchent. «Si j'ai une conviction, c'est que notre Ecole a moins besoin de grand soir que de petits matins quotidiens», a assuré Luc Chatel, en souhaitant une bonne rentrée aux personnels et aux élèves. En revanche, le ministre n'a pas abordé deux sujets sensibles: les 16 000 nouvelles suppressions de postes de cette rentrée, dénoncées par les syndicats, et les deux jours de grève prévus les 6 et 7 septembre. Interrogé au sujet de ces postes, Luc Chatel a dit simplement : «Nous appliquons le cap qui a été voulu par le président de la République.» Quant à la grève du mardi 7 septembre, il a souligné qu'il s'agissait avant tout d'un «mouvement lié au projet de réforme des retraites». S'agissant du mouvement du lundi 6, dans les seuls collèges et lycées, le ministre a relevé qu'il n'était organisé qu'à l'appel du Snes-FSU (principal syndicat du secondaire) et n'a pas manqué de souligner que la fédération FSU s'était, elle, abstenue.
Au fait, le ministre a consacré aussi une partie de sa conférence de presse à l’alimentation des élèves. Avec l’ interdiction de mettre des frites plus d'une fois par semaine dans le menu de la cantine. Même portion congrue pour le poisson pané, les pâtes noyées dans le fromage ou la mousse au chocolat…

Absentéisme
La Croix consacre son dossier à l’absentéisme scolaire en s’appuyant notamment sur une enquête de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) . L’étude montre que les adolescents absentéistes attendent qu’on leur impose un «cadre plus strict», voire des sanctions plus fermes. Les jeunes interrogés sont en effet nombreux à pointer du doigt le « laxisme » de leur établissement vis-à-vis de leurs absences. Une demande plutôt étonnante chez des jeunes a priori plutôt rétifs aux règles. Pour le sociologue de l’éducation Dominique Glasman, il ne s’agit que d’une apparente contradiction : « Un lycéen a besoin que chacun joue son rôle et tienne sa place. Il attend, en cas d’absentéisme avéré, qu’un enseignant lui rappelle ses obligations, voire le sanctionne. Car il est terriblement anxiogène de ne pas savoir ce qui est négociable et ce qui ne l’est pas. A fortiori, pour un jeune en construction.»
Quand on demande, dans le même dossier, à Luc Chatel si l’abstentéisme scolaire s’explique par la démission des parents, sa réponse est ambiguë. Pour lui, “le manque d'encadrement et de présence parentale est souvent un amplificateur ” de l’absentéisme. Même s’il se garde, par ailleurs, de vouloir stigmatiser les parents. Il préconise la généralisation du dispositif de la “mallette des parents” dont nous avons déjà parlé dans cette chronique. Tout en continuant à considérer que la suspension des allocations est une “mesure nécessaire
Signalons que Le Parisien consacre quant à lui son titre aux internats. Sur le modèle de celui de Sourdun (Seine-et-Marne) inauguré l’an dernier, onze internats d’excellence, destinés aux élèves des quartiers difficiles ou issus de milieux défavorisés, vont ouvrir leurs chambres ces prochains jours. Cela devrait concerner 1000 élèves.

Ateliers relais
Le 5 mai dernier, Nicolas Sarkozy annonçait la création d’une dizaine d’établissements de réinsertion scolaire pour « jeunes perturbateurs, incontrôlables, n'ayant déjà plus aucune limite». Avec le risque élevé de les stigmatiser et de les ghettoïser encore davantage. A l’opposé d’une telle démarche : celle des ateliers-relais. Le dispositif relais (421 en France) existe depuis dix ans. Il permet à environ 7850 élèves en France par an, collégiens et lycéens en situation de décrochage (retards, absencess non justifiées, passivité face aux apprentissages ou perturbation), de réintégrer le système classique. Par petits groupes de cinq, les jeunes sont accueillis en atelier-relais par une équipe pédagogique de deux prof des écoles, pendant neuf semaines.
C’est sur un blog associé au journal L’Humanité qu’on peut lire un reportage sur un atelier relais situé à Tremblay en France. On y décrit les méthodes utilisées par les enseignants et éducateurs dans ce type de structures pour permettre une re-socialisation et une re-scolarisation. Les résultats ? Après le passage par l’atelier-relais, les chances des élèves de rester dans le parcours classique ont augmenté. Selon une étude menée pour l’année 2007-2008, 77 % des élèves retournent dans leur établissement d’origine (60 % lorsqu’ils sortent d’une classe relais, 74% d’un atelier-relais) et ils sont 84 % à revenir encore plus fréquemment en collège.

Bonne Lecture...
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Libération.fr du 31/08/10 (certains articles payants)


Les proviseurs s’inquiètent pour les nouveaux profs
Les chefs d’établissement dénoncent le manque de formation des enseignants qui font leur première rentrée.
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Rentrée, ce qui change, ce qui coince
Réformes du lycée et de la formation des maîtres, sanctions, journée partagée, sans oublier le sort des frites à la cantine... Revue des nouveautés.
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L’école allemande révise son rythme
L’enseignement à temps plein est de plus en plus prisé en Allemagne, qui ne faisait traditionnellement cours que le matin. Un modèle plébiscité par les mères célibataires et les familles issues de milieux défavorisés.
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Ecole : rythmes à freiner
La réforme du calendrier scolaire s’annonce comme le dossier chaud de l’année.
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Sarkozy a un problème avec la jeunesse
Par JEAN-BAPTISTE PRÉVOST président de l’Unef (Union nationale des étudiants de France)
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Le Figaro du 31/08/10


Les enseignants débutants feront cours à plein temps
Un tuteur assurera la formation des 15.000 professeurs débutants de l'Éducation nationale sur le terrain.
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«On n'a jamais appris à tenir une classe»
Marie-Line, jeune enseignante fraîchement diplômée de région parisienne, prépare sa première rentrée. Mais elle n'a quasiment reçu aucune formation pédagogique, confie-t-elle au figaro.fr.
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Le Monde.fr du 31/08/10



Seize mille nouveaux professeurs font leur rentrée sans formation pédagogique
La réforme du recrutement des maîtres oblige à un apprentissage du métier par compagnonnage
C'est une des particularités de cette rentrée, une situation inédite, qui inquiète les familles. Des milliers d'enseignants débutants vont se retrouver devant des élèves sans avoir reçu aucune formation pédagogique. De quoi jeter la suspicion sur tout jeune enseignant.
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L'envie d'enseigner tempère la crainte des jeunes enseignants
Ils déplorent la suppression de l'année de formation en alternance, qui succédait au concours ; mais leur envie d'enseigner tempêre leurs craintes de jeunes enseignants, à l'approche du 2 septembre, jour de la rentrée.
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Luc Chatel présente sa rentrée sans évoquer les sujets qui fâchent
Alors que les élèves se préparent doucement à rejoindre les bancs de l'école, jeudi, Luc Chatel a fait sa rentrée devant les journalistes, avec sa traditionnelle conférence de presse. Tandis que les enseignants stagiaires s'inquiètent d'arriver en classe sans réelle formation pratique, et que les manuels de seconde arriveront en retard, le ministre de l'éducation a égrainé les principales nouveautés du cru 2010, en omettant les sujets qui fâchent.
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La corvée des achats de fournitures scolaires n'a toujours pas de succès sur Internet
Une corvée pour les parents, un rituel pour les enfants. L'achat de fournitures scolaires pour la rentrée des classes, jeudi 2 septembre, reste l'étape obligée de millions de foyers en cette fin d'été.
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L’Humanité du 31/08/10 (un jour de retard)



L’histoire des classes relais
Le dispositif relais se décline en plusieurs projets. De manière pionnière, 
depuis les années quatre-vingt-dix, deux sites inaugurent l’expérience : 
l’Auto-école à Saint-Denis (pour les 16-18 ans) et la première classe relais
à Sevran en lien avec le collège Evariste-Galois et la PJJ (protection judiciaire pour la jeunesse). Au niveau national, le premier texte officiel est publié en 1998 et acte la création des classes relais. En 2002, suivent les ateliers relais. 
Le but étant d’y associer les mouvements d’éducation populaire 
comme la Ligue de l’enseignement et les Francas. En 2007, on comptait 
en France 421 dispositifs relais, dont 284 classes et 137 ateliers, 
ce qui représente environ 8 000 élèves scolarisés.
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A Tremblay-en-France, l'atelier-relais ou l'école de la confiance
Le 5 mai dernier, Nicolas Sarkozy annonçait la création d’une dizaine d’établissements de réinsertion scolaire pour « jeunes perturbateurs, incontrôlables, n'ayant déjà plus aucune limite». Avec le risque élevé de les stigmatiser et de les ghettoïser encore davantage. A l’opposé d’une telle démarche : celle des ateliers-relais. Le dispositif relais (421 en France) existe depuis dix ans. Il permet à environ 7850 élèves en France par an, collégiens et lycéens en situation de décrochage (retards, absencess non justifiées, passivité face aux apprentissages ou perturbation), de réintégrer le système classique. Par petits groupes de cinq, les jeunes sont accueillis en atelier-relais par une équipe pédagogique de deux prof des écoles, pendant neuf semaines.
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Le Parisien (certains articles payants) du 31/08/10



Rentrée : Chatel fait l'impasse sur les sujets sensibles
Luc Chatel a fait sa rentrée. Deux jours avant celle des 12 millions d'élèves, le ministre de l'Education nationale a égrené, mardi devant la presse, une longue liste de nouveautés. Mais il ne s'est pas attardé sur les suppressions de postes ni sur la grève prévue dès la semaine prochaine.
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Education : les internats ont le vent en poupe
Le nombre d’internes ne cesse d’augmenter. Et, maintenant, ce sont les jeunes eux-mêmes qui demandent à aller en internat.
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Santé : les filles pubères plus tôt
Une étude scientifique américaine parue récemment montre que les jeunes Américaines atteignent l’âge de la puberté de plus en plus tôt. Pour 15 % d’entre elles, les seins se développent dès l’âge de… 7 ans ! Selon les spécialistes, une alimentation trop riche ainsi que les pesticides peuvent expliquer cette précocité.
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La Croix du 31/08/10



Elèves et parents d’accord pour juguler l’absentéisme
À la veille de la rentrée, « La Croix » publie en exclusivité une enquête de l’Unaf menée auprès de familles d’adolescents touchés par l’absentéisme scolaire
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"Le manque d'encadrement et de présence parentale est souvent un amplificateur "
Loin de vouloir stigmatiser les familles, Luc Chatel, ministre de l’éducation, porte-parole du gouvernement, insiste sur la pluralité des moyens de lutte contre l’absentéisme

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Des nouveautés pour les classes de seconde et les enseignants stagiaires
Plusieurs réformes et expérimentations prennent effet à partir de jeudi 2 septembre
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« On rencontre le conseiller en coup de vent »
Leïla Boubekeur, secrétaire générale de la FIDL, deuxième syndicat lycéen
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Les familles britanniques sont responsables de la présence de leurs enfants
En cas d’absences répétées sans motivation, les autorités locales les mettent à l’amende
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Etude qualitative de l’Unaf sur l’absentéisme
Une étude qualitative sur l’absentéisme scolaire menée par l’Union nationale des associations familiales (Unaf), rendue publique lundi 31 août, montre que parents et enfants demandent un « cadre plus strict », voire des sanctions plus fermes
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Les échos (certains articles payants) du 31/08/10



Les nouveautés de la rentrée
Une nouvelle classe de seconde
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20 minutes du 31/08/10



Ségolène Royal veut tester l'encadrement militaire des jeunes délinquants
«C'est pas le boulot des militaires», rétorque le ministre de la Défense, Hervé Morin
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Rue89 du 31/08/10



« Je vois une fille, je dis : “Elle s'appelle Truc, elle est vierge” »
Rue89 a fait réagir deux lycéens de Vitry-sur-Seine, garçon et fille, au docu édifiant « La Cité du mâle » diffusé ce soir sur Arte.
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Ouest-France du 31/08/10



Richard Descoings : 'La réforme du lycée est fragile'
Cette réforme, le directeur de Sciences Po l'a pilotée. « L'accompagnement personnaliséplaira aux élèves et aux familles. » Mais des professeurs s'estimeront lésés dans leur discipline, analyse-t-il.
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Le Journal du Dimanche du 31/08/10



Rien vu...


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Le Nouvel Obs Permanent du 31/08/10


Une prof suspendue pour avoir emmené ses élèves à Auschwitz?
A Nancy, la professeure d'histoire, de confession juive, est suspendue quatre mois pour avoir manqué à ses obligations "de neutralité et de laïcité".
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L’Express.fr du 31/08/10


Rien vu...


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Le Café Pédagogique du 31/08/10


Treize organisations dénoncent la politique éducative du gouvernement
Quand la dénonciation est insuffisante, il faut faire des contre propositions. C'est la tâche à laquelle se sont attelées 13 organisations regroupées dans le collectif "Une école, notre avenir". Elles présentaient leurs travaux le 30 août 2010.
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Comment lutter contre l'échec scolaire ?
Éditorial

Qui se soucie de l'échec scolaire ? Chaque année, environ 200 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme ou avec une certification de faible qualité ; soit presque le tiers d’une classe d’âge. Parmi ceux-ci, 30 000 sont pratiquement analphabètes. Pourtant, en cette période de rentrée où s'égrènent les conférences de presse, il est frappant de constater que cette question qui devrait être la priorité du système éducatif, n'apparaît généralement que de façon marginale dans ces réunions.
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Médiapart (accès payant) du 31/08/10


Rien vu...


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ÉducPros du 31/08/10


Formation et carrière des enseignants : Luc Chatel persiste et signe
Luc Chatel a donné sa conférence de presse de rentrée à guichets fermés le 31 août 2010. Les journalistes sont venus en masse pour écouter le ministre de l’Éducation nationale présenter tout ce qui agitera l’année 2010-2011. Pas d'annonces nouvelles mais une année qui s'annonce riche en réformes (du lycée, de la formation des enseignants), en débats (sur les rythmes scolaires) et en expérimentations tous azimuts (dispositif « Cours le matin, sport l’après-midi », programme CLAIR (Collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) pour les établissements qui concentrent le plus de difficultés, livret de compétences…).
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Catherine Radtka, doctorante à l’EHESS : "Les manuels scolaires cherchent à influencer l’opinion, mais ce n’est pas forcément un mal"
La réforme du lycée entre en application à la rentrée 2010. Les élèves de seconde vont découvrir de nouveaux programmes et, par conséquent, de nouveaux manuels scolaires, conçus dans l’urgence par les éditeurs. Ce qui n’est pas sans susciter une certaine polémique. Comment sont pensés les manuels scolaires aujourd’hui ? Comment a évolué leur conception au cours du temps ? Catherine Radtka, qui a travaillé dans l’édition scolaire, prépare à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) une thèse sur l’évolution qu’ont connue les manuels scientifiques de la fin des années 1950 à nos jours.
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Une sélection dans les dépêches du 31/08/10



Education : rentrée "catastrophique" juge le PS qui proposera un "nouveau pacte"
Le PS a estimé mardi que la rentrée scolaire 2010 s'annonçait "catastrophique", avec "toujours moins pour l'école et toujours pire pour les élèves" et va proposer bientôt "un nouveau pacte" pour reconstruire un "modèle éducatif ambitieux et juste".
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Les professeurs pas assez attentifs aux besoins des élèves, selon un sondage
Les Français estiment que seulement 30% des professeurs sont "attentifs aux besoins de chaque élève", alors que ce devrait être leur première qualité, selon un sondage TNS Sofres/Logica effectué pour Pélerin à paraître jeudi.
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Le blues du formateur


Je voudrais exprimer un grand sentiment d'amertume après cette demi-journée passée à l'IUFM pour accueillir les nouveaux profs "stagiaires". Avec l'impression d'une grande impréparation dans l'élaboration de cette réforme et surtout le sentiment d'être un rouage d'un système qui envoie ces jeunes profs dans le mur...


Je suis donc allé ce mardi 31 aout i à l'IUFM de Paris où je suis toujours en temps partagé. Les locaux n'étaient pas encore pleins quand je suis arrivé, quelques personnes erraient dans les couloirs à la recherche du bureau de tel ou tel responsable. Car pendant l'été tous les bureaux ont été redistribués et réaménagés. La raison ? Il faut se serrer pour faire de la place pour accueillir des services de l'université de rattachement, Paris IV, pendant les travaux de rénovation de la Sorbonne. On nous affirme que c'est provisoire mais ça a quand même un petit côté “ôte toi de là que je m'y mette" qui rajoute au malaise...

J'apprends que finalement j'aurais à intervenir auprès de trois stagiaires de SES. Les profs du privé qui jusque là participaient en partie à la formation ne viendront plus. C'est fini. Il n'y aura plus aucun moment commun avec eux. Après une longue bataille où nous avons obtenu que la formation continue à être commune à Paris et l'académie de Versailles (comme c'était le cas auparavant), les stagiaires de Versailles (qui sont 18) ne pourront pas venir. La décision n'ayant été prise que vendredi dernier, il n'a pas été possible de modifier l'organisation de  leurs journées. 

Plusieurs petits couacs sans gravité dans l'accueil des stagiaires. Après un petit temps de flottement, on arrive à s'installer. Ces difficultés sont à l'image de la mise en place de toute cette formation dont les derniers détails viennent à peine d'être connus. Et je tout cela ne remet pas en cause, bien au contraire, la bonne volonté et le dévouement des personnels de l'IUFM. Au contraire, ils font tous le maximum dans un contexte très contraint et difficile...
Finalement je retrouve les 3 stagiaires : deux jeunes femmes n'ayant jamais enseigné et un homme ayant déjà une expérience de l'enseignement. L'Inspectrice de SES est venue les accueillir et leur souhaiter la bienvenue et bon courage.  Puis elle me laisse pour 3h30 avec les stagiaires. 

« Nous n'allons pas les lâcher comme des frites dans l'huile bouillante ! »
Xavier Darcos le le 28 août 2008,
Comment résumer en si peu de temps, ce que je faisais habituellement en 5 séances ? Malgré tous mes efforts pour les sécuriser et pour aller à l'essentiel, j'ai l'impression de les assommer et au final de rajouter à leur inquiétude. Ils sont avides de conseils, ont plein de questions. Et ils ont seize (16 !) heures de cours avec trois ou même quatre programmes différents à préparer (dont certains en 1ere qui ne seront donc pas reconduits l'année prochaine...). L'un des stagiaires n'a pas encore de tuteur, l'IPR lui affirme qu'il en aura un bientôt mais qui ne sera pas dans le même établissement. Son emploi du temps n'est pas prêt
Quand les stagiaires me demandent “quand est-ce qu'on se revoit", je suis obligé de leur "avouer" que ce ne sera pas avant début novembre pour le stage groupé et octobre pour le stage filé (une demi-journée de formation un mardi après-midi...). Alors que je sens qu'ils ont tant besoin d'échanger entre eux, de mutualiser, de discuter... Et qu'ils ont tant de questions !!!

Qu'on me comprenne bien. Je n'ai pas eu le sentiment de mal faire ma séance de formation, j'ai fait du mieux que j'ai pu. Mais je suis sorti de là, en me disant que je participais à un système qui envoie les stagiaires dans le mur...

Certains esprits forts pourraient me répondre que la solution aurait été le boycott, le "refus" par exemple d'être tuteur. Mais en même temps, et c'est à la fois très immodeste et très limité, je pense que je peux malgré tout être utile aux stagiaires et que je ne dois pas déserter. 

Je ne sais plus dans quel oeuvre de Charles Péguy on trouve cette phrase “ils avaient les mains propres mais ils n'avaient pas de mains...". Je préfère avoir les mains sales...
Mais ça n'empêche pas le goût d'amertume dans la bouche...


[Information : il existe une version longue de ce texte sur le site d'Alternatives économiques intitulée “Comme des frites dans l'huile bouillante”]

lundi, août 30, 2010

Revue de presse du lundi 30 août 2010


C’est la rentrée… - et elle risque d’être chaude – pendant l’été les débats continuent – Une idée positive de l’École – Revue de presse -


C’est la rentrée…
Commençons cette nouvelle et septième saison de la revue de presse sur l’éducation par une information essentielle : c’est la rentrée…
En fait, même si les enseignants ne retrouveront leurs élèves qu’au cours de cette semaine, cela fait bien une semaine que c’est déjà la rentrée pour les journalistes, les politiques, les syndicalistes et tous ceux qui font l’éducation. A commencer par les enseignants qui, bien souvent, ont commencé à préparer leurs cours et à ressentir cette petite boule là ( oui, là…) qui leur dit que la rentrée s’approche.... Le ministre, lui, a profité du décalage pour faire déjà sa rentrée à la Réunion, ce qui lui a permis d’éviter (pour l’instant) le télescopage avec la rentrée sociale qui s’annonce avec les syndicats enseignants en gros bataillons de la mobilisation sur les retraites. Quant à la presse, les articles sur l’éducation se sont multipliés ces derniers jours et les fausses polémiques et les vrais débats ne manquent pas.
Parmi les débats, il y en a un qui est incontournable : l’École pourra t-elle échapper au discours ultra-sécuritaire enclenché par le gouvernement ? C’est la question que posait Luc Cédelle, le spécialiste de l’École au journal Le Monde au cœur de l’été. dans un billet sur son blog . Les récentes déclarations du Ministre Luc Chatel semblent lui donner raison. Le 26 aout, Luc Chatel, dans une intervention après la remise d'un rapport du criminologue Alain Bauer sur les sanctions à l’École déclare : "les questions de sécurité sont devenues secondaires dans la pédagogie". "On essaye donc de faire évoluer les mentalités en reprenant les fondamentaux, comme il aurait fallu ne jamais cesser de le faire", justifie-t-il. Un discours qui montre bien que le tournant ultra-sécuritaire est bien en train d’être pris et qu’il permet aussi au ministre de parler d’autre chose que des réformes en cours et des suppressions de postes…

Une rentrée chaude
Car la rentrée risque d’être chaude. Avec plusieurs points brulants : les suppressions de postes, la formation des enseignants et la mise en œuvre de la réforme du lycée
Dans une tribune dans Le Monde parue le 27 aout, le ministre affirme qu’il veut “passer de l’école pour tous à la réussite de chacun”. Et il égrène les différents éléments de cette ambition : maîtrise des “fondamentaux”, formation des enseignants, sécurité,… Et il conclut en affirmant que “nous sortons d’une approche quantitative du "toujours plus" pour aller vers le "toujours mieux" ”. Mais pour les syndicats enseignants, c’est surtout une logique du “toujours moins” qu’ils constatent. Pour Bernadette Groison secrétaire générale de la FSU qui s’exprime dans le même journal, la saignée n'a jamais été un bon remède ” et elle énumère les symptômes qui frappent aujourd’hui l’Éducation Nationale : “Augmentation des effectifs dans les classes, baisse du taux de scolarisation des enfants de 2 ans, suppression de dispositifs innovants et d'aide aux élèves en difficulté, problèmes de remplacement, augmentation du nombre d'heures supplémentaires, suppression d'options dans les lycées, voire d'heures d'enseignement dans certaines disciplines, développement de l'apprentissage hors statut scolaire, dégradation de la formation des enseignants, abandon des zones d'éducation prioritaires (ZEP), précarisation de l'emploi… ”. On retrouve ces thèmes dans la déclaration commune du collectif une école notre avenir qui rassemble la quasi totalité des syndicats de l’éducation, les parents d’élèves FCPE, les syndicats lycéens ainsi que les associations et mouvements pédagogiques. Toutes ces organisations tenaient une conférence de presse ce lundi où elles présentaient des “fiches” prenant le contre-pied du « schéma d’emploi » du ministère de l’Éducation nationale divulgué par la presse fin mai 2010. Elles concluaient leur déclaration ainsi : “quels que soient les artifices de communication qui seront déployés, cette rentrée sera celle de la régression et du renoncement éducatif parce que les décisions qui l’ont préparée font délibérément l’impasse sur l’ambition que le pays doit à sa jeunesse.
Des mouvements sociaux sont d’ores et déjà programmés. Le 6 septembre, le SNES-FSU (principal syndicat du secondaire lance un appel à la grève sur des mots d’ordre spécifiques à l’éducation. Et le lendemain 7 septembre, c’est un appel de l’ensemble des syndicats à faire la grève et manifester contre la réforme des retraites. La rentrée risque donc d’être chaude.

Autre point chaud : la réforme de la formation des enseignants. Avec cette rentrée, se met en place la “masterisation” et surtout la modification des conditions de la formation . Les stagiaires, notamment dans le second degré, verront leur temps de travail devant les élèves doublé par rapport au système précédent. La formation , gérée par les rectorats et non plus uniquement par les IUFM, se fera en plus de ce temps de travail devant élèves ainsi que dans des périodes de stages groupées à quelques moment de l’année. L’essentiel de la formation devrait passer par des “tuteurs” (c’est-à-dire des professeurs expérimentés) situés dans leur établissement. Sauf que, l’on peine à trouver des tuteurs (beaucoup refusent pour protester contre le système mis en place) et que les conditions de travail (classes en charge, emplois du temps,…) sont quelquefois très éloignées de ce qui est affirmé dans les circulaires. Beaucoup de stress donc, peu de temps, pour une formation marquée par pas mal d’impréparation . Comme le résume un professeur stagiaire anonyme dans un texte parvenu au site d’information Rue89 , « Nous nous faisions, tous, une grande joie de pouvoir commencer ce métier passionnant. Nous aurions simplement voulu que cela se fasse dans d'autres conditions. ».

Avec cette rentrée, nous voyons aussi se mettre en œuvre la réforme du lycée en seconde. Les élèves et les enseignants vont devoir se familiariser avec les enseignements d’exploration, l’accompagnement personnalisé et les nouveaux programmes. C’est ce dernier point qui a fait l’actualité avec le débat sur les manuels scolaires . Une bonne partie (un tiers ? la moitié ? ) des élèves ne devrait pas avoir de manuel en Seconde. Cela pose aussi la question du financement de l’achat de ces nouveaux manuels. Les Régions qui achètent ces manuels pour les distribuer ensuite aux élèves vont devoir dépenser des sommes importantes et réclament une aide de l’État . Le ministre essaye de minimiser ce qui apparaît malgré tout comme un couac de la rentrée et reporte la faute sur les éditeurs. Mais cette polémique masque le vrai débat qui porte en fait sur les modalités d’élaboration des programmes. Car ces manuels ont été conçus à la va-vite sur la base de programmes réalisés en un mois et demi, programmes transmis dans leur version définitive le 31 mars dernier aux éditeurs. Alors que pour que les éditeurs aient le temps d'imprimer et de livrer des spécimens en mai dans les lycées, le travail d'édition doit se terminer normalement en février ...

pendant l’été les débats continuent…
Pendant l’été, l’information n’a pas abandonné pour autant l’École. Plusieurs débats se sont poursuivis.
Comme par exemple, celui sur les rythmes scolaires. Il y a quelques jours, Luc Chatel est allé au Danemark étudier la journée des petits danois . La Conférence nationale sur les rythmes scolaires, installée en juin dernier, poursuit ses travaux. Pour ceux qui veulent une remise à niveau, Les Échos proposent une bonne synthèse des “éléments du débat”.
On a vu aussi se poursuivre la communication sur les établissements expérimentant les cours le matin et le sport l’après-midi. Il faut cependant signaler qu’à chaque fois, il ne s’agit que d’une ou deux classes au sein de chaque établissement. Ce qui relativise pas mal la portée de l’expérience.
Cette fin d’été a vu aussi surgir une nouvelle polémique sur l’enseignement de l’Histoire. ertains historiens réunis autour d'une pétition intitulée “notre histoire forge notre avenir" trouvent que «L'ouverture aux autres civilisations» inscrite dans les programmes d'histoire au collège et dans le socle commun réduit la part de l'histoire consacrée à la "France éternelle" , Clovis et le vase de Soissons, Napoléon, Louis XIV...
En ces temps de "ministère de l'identité nationale", d'expulsions de gens “pas d'chez nous" et colorés..., cette polémique ne sent pas très bon…

Une idée positive de l’École
A un moment où la déploration sur l’École tient lieu d’idéologie, je voudrais signaler un dossier qui prend le contre-pied de cette pensée facile. La Croix , dans son édition du 27 aout, propose une image positive de l’École avec un dossier intitulé : L’école, un lieu pour apprendre à vivre. On peut y lire aussi un article qui interroge plusieurs enseignants qui parlent du sens de l’acte éducatif qui dépasse la transmission de savoirs. A lire aussi, une belle interview de Bernard Pivot , qui évoque l’éducation physique et sportive et son rôle éducatif.
Un dossier qui fait partie des bonnes lectures de l’été.

Revue de presse
Ainsi se termine cette revue de presse de rentrée aux allures de rétrospective de l’actualité de l’été.
Signalons une innovation à nos lecteurs. Cette revue de presse est toujours disponible sur le site des Cahiers Pédagogiques et sur mon blog. Elle est aussi signalée sur FaceBook et Twitter . Mais dorénavant, on peut aussi la recevoir directement sur sa boîte mail. Pour cela, il suffit de s’inscrire sur la page de la revue de presse sur le site des Cahiers Pédagogiques (en haut à droite de la page ). Qu’on se le dise !

Bonne Lecture...
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Libération.fr du 30/08/10 (certains articles payants)


Les élèves doivent-ils se lever quand le professeur entre dans la classe?
Le ministre de l’Education, Luc Chatel, s’est dit dimanche «favorable» à ce que les élèves se lèvent à l’entrée de l’enseignant dans la classe, «dans le cadre du respect du professeur et de l’incarnation de l’autorité».
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Les écoles au garde-à-vous
Sanctionner parents et élèves et généraliser la présence de policiers dans les écoles… Pour sécuriser les établissements, le gouvernement n’a pas renoncé aux mesures qui fâchent.
Lire la suite de l’article


Les profs «désobéisseurs» remontés pour la rentrée
En cette rentrée 2010, les enseignants «désobéisseurs» ont la pêche. Ces professeurs du primaire, qui refusent d’appliquer certaines réformes qu’ils jugent nuisibles pour les élèves, viennent d’achever leur deuxième université d’été à Lyon. Loin de baisser les bras, ceux que l’on présente officiellement comme de dangereux agitateurs ou d’indécrottables «pédagos» ont décidé de relancer le combat. Ils vont ainsi envoyer une «lettre collective de résistance» à Nicolas Sarkozy, à son Premier ministre et à son ministre de l’Education, rappelant les réformes qu’ils rejettent - les nouveaux programmes, les évaluations… -, lancer une grande campagne contre «l’école élitiste et concurrentielle» qui se prépare et, enfin, tenter pour la première fois de rallier les profs du secondaire à leur cause.
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Réforme des lycées : Chatel recalé à l’épreuve manuels
Un élève de seconde sur deux n’aura pas de livre à la rentrée. Le ministre minimise.
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Le Figaro du 30/08/10



«À l'école, toute infraction doit être sanctionnée»
Le ministre de l'Éducation nationale annonce que les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
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Des professeurs mal à l'aise avec la discipline
Le comportement des élèves a changé et les professeurs ont parfois du mal à asseoir leur autorité.
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Les maths ont leur championnat international
Plus de 300 candidats, venus de 12 pays, sont réunis à Paris pour la finale.
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Mots d'excuse des parents : les perles notées par un prof
Entre 1980 et 2010, un enseignant de la région parisienne a patiemment recueilli ces billets souvent cocasses.
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Polémique sur les programmes d'histoire au collège
«L'ouverture aux autres civilisations» va-t-elle faire oublier Louis XIV et Napoléon? Certains historiens le craignent.
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124 collèges et lycées testent le sport l'après-midi
Au sein des établissements, quelque 7 000 élèves vont initier cette nouvelle répartition.
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Rythmes scolaires : une pause déjeuner de 1h30 obligatoire
La réflexion sur l'emploi du temps des élèves va être le chantier de l'année. Des premières pistes se dégagent.
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La concurrence acharnée des éditeurs de manuels scolaires
Une douzaine de maisons d'édition spécialisées se partagent le marché.
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Le Monde.fr du 30/08/10



Passer de l’école pour tous à la réussite de chacun
Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale
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Education nationale : la saignée n'a jamais été un bon remède par Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU)
Augmentation des effectifs dans les classes, baisse du taux de scolarisation des enfants de 2 ans, suppression de dispositifs innovants et d'aide aux élèves en difficulté, problèmes de remplacement, augmentation du nombre d'heures supplémentaires, suppression d'options dans les lycées, voire d'heures d'enseignement dans certaines disciplines, développement de l'apprentissage hors statut scolaire, dégradation de la formation des enseignants, abandon des zones d'éducation prioritaires (ZEP), précarisation de l'emploi…
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Contre la violence à l'école, le préfet des études est une innovation aventureuse par Christian Vitali, formateur à l'IUFM de Basse-Normandie
Cette rentrée, le ministre lance un nouveau dispositif pour tenter de traiter le problème des établissements les plus violents et les plus difficiles du système scolaire. La mise en oeuvre de ce programme Collèges lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite (Clair) concerne 105 établissements, répartis dans les 10 académies les plus exposées : Aix-Marseille, Amiens, Créteil, Lille, Lyon, Montpellier, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Versailles. Ce plan prévoit d'innover dans trois domaines : l'enseignement, la vie scolaire et les ressources humaines. Chacun de ces éléments pose question.
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Les ambiguïtés de la carte scolaire par Lorenzo Barrault, chercheur au Centre europée de sociologie et de science politique de la Sorbonne, Paris-I
La rentrée, le 2 septembre, des quelque 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens va s'effectuer, cette année encore, conformément à la carte scolaire. En 2007, le candidat Nicolas Sarkozy avait pourtant fait de sa suppression une des promesses de sa campagne. Une fois élu, son gouvernement a annoncé un assouplissement généralisé de cette politique à travers l'octroi simplifié de dérogations, avant une "suppression totale à l'horizon de la rentrée 2010".
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L'école face au fléau de la marchandisation par François Cocq, secrétaire national à l'éducation du Parti de Gauche, et Francis Daspe, secrétaire général de l'Agaureps-Prométhée
L'offensive néolibérale n'épargne que bien peu de secteurs dans sa volonté de faire passer la plupart des activités humaines sous les fourches caudines de la loi du marché. L'éducation n'y échappe pas : il est vrai qu'elle aiguise les convoitises. Elle recèle en effet les potentialités d'un gigantesque marché mondial. On estime à près de 1 500 milliards d'euros les dépenses annuelles consenties par les Etats, dont les trois quarts environ sont le fait des pays développés.
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Réforme de l'éducation : la gauche au défi par Suzanne Citron, historienne
Que l'école soit l'une des clefs de l'intégration, c'est pour la gauche une évidence. Mais, à l'exception d'une rencontre, animée notamment par Vincent Peillon, à l'automne 2009, on chercherait en vain dans la sphère politique une analyse critique argumentée de l'inadaptation de notre système scolaire et de ses prérequis institutionnels et culturels hérités du XIXe siècle. […] Il serait pourtant essentiel que les différents courants de gauche se retrouvent pour formuler de façon audible et solennelle les enjeux et les contours d'un système éducatif pour la société française du XXIe siècle, prenant en compte les mutations sociales, culturelles, institutionnelles des cinquante dernières années
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Violence scolaire : "Comment M. Chatel peut-il ignorer les travaux faits par les équipes éducatives ?"
Au lendemain des annonces du ministre de l'éducation, Luc Chatel, qui propose de "nouvelles dispositions" pour lutter contre la violence à l'école, enseignants, surveillants et conseillers principaux d'éducation réagissent et racontent les difficultés rencontrées dans leur exercice quotidien du travail. Le Monde.fr publie une sélection de témoignages recueillis auprès des internautes.
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Violence scolaire : quand la communication émotionnelle noie l'action politique par Hélène Bekmezian
Durant les vingt dernières années, pas moins de neuf plans de lutte contre la violence à l'école ont été élaborés, avec des succès relatifs. Luc Chatel n'a pas dérogé à la règle en créant au mois d'avril des états généraux de la sécurité à l'école. Dans une interview au Figaro, jeudi 26 août, il revient sur les "nouvelles dispositions" qu'il propose.
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Rythmes scolaires : Luc Chatel explore le Danemark
C'est dans le cadre de sa "Conférence nationale sur les rythmes scolaires", lancée le 7 juin, que Luc Chatel se rend en visite au Danemark jeudi 26 août. Le ministre de l'éducation s'apprête à trouver dans ce pays de 5 500 000 habitants un système scolaire en pleine activité depuis déjà plusieurs semaines.
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Chatel : "Toute violence verbale à l'école entraînera une procédure disciplinaire"
Les "violences verbales" feront désormais l'objet d'une procédure disciplinaire, a annoncé le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel dans Le Figaro de jeudi 26 août. "L'idée est qu'il ne faut jamais laisser se perdre la riposte de l'institution", a déclaré le maire de Chaumont, après avoir réuni mercredi les "équipes mobiles de sécurité", dispositif mêlant personnels de l'éducation nationale et de la police.
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La rentrée des classes ? "Ce sera de la débrouille, comme d'habitude"
Réforme du lycée oblige, les nouveaux programmes de seconde sont parus tardivement cette année. Certains manuels ne sont pas encore disponibles et de nouvelles heures d'accompagnement personnalisé ont été mises en place. La rentrée s'annonce chaotique. Des enseignants inquiets ont répondu à notre appel à témoignages.
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François Dubet : "Lorsqu'on attend tout de l'école, elle se sacralise et se paralyse"
Un entretien avec François Dubet à l'ocassion de la sortie aujourd'hui même de "Les Sociétés et leur école" (Seuil, 224 p., 18 euros) écrit par François Dubet, Marie-Duru-Bellat et Antoine Vérétout
(accessible uniquement aux abonnés du journal Le Monde)
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L’Humanité du 30/08/10 (un jour de retard)



Qui enseignera aux baby-boomers de l’an 2000 ?
Par Stéphane Bonnery, RESPONSABLE DE LA CAMPAGNE « ÉCOLE » DU PCF.
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Des profs en quête de Mutations
Après deux nuits passées la semaine dernière devant le rectorat de Bordeaux, trois professeurs des écoles devraient reprendre leur mouvement ce matin. Elles réclament depuis plusieurs années leur affectation dans le Sud-Ouest, où leurs conjoints vivent avec leurs enfants, à des centaines de kilomètres de leur lieu d’affectation. « Nous avons traité les cas les plus difficiles, je n’ai pas la possibilité d’en résoudre d’autres », a déclaré le recteur d’académie.
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Éducation : le Snes-FSU frappera deux fois
Le principal syndicat du secondaire appelle à la grève dans les collèges et lycées dès le 6 septembre, veille de la journée interprofessionnelle sur la réforme des retraites.
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A la rentrée, des lycéens au chômage technique
La moitié des élèves de seconde pourraient ne pas avoir de manuels scolaires à la rentrée. Éditeurs, professeurs, régions et parents d’élèves sont pris de court par une réforme menée précipitamment par le Ministre de l’éducation nationale Luc Chatel.
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Le Parisien (certains articles payants) du 30/08/10



Les nouveaux profs stressent avant la rentrée
L’académie de Créteil a tenté de rassurer, hier, les 887 nouveaux profs qui vont enseigner à plein temps, sans formation préalable.
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Quand les parents écrivent aux profs
Les mots d’excuse sont un vrai lien, parfois le seul, entre les parents et les profs.Un enseignant les passe au crible dans un ouvrage savoureux.
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Violences à l'école : la FCPE dénonce l'«agitation sécuritaire» de Chatel
Luc Chatel a annoncé jeudi que l'échelle des sanctions contre les violences à l'école allait être revue dès la rentrée de janvier. «La philosophie générale est de redonner du sens aux sanctions à l'école pour les rendre plus efficaces, car celles existantes ne sont plus adaptées aujourd'hui», a le ministre de l'Education nationale, en déplacement au Danemark sur les rythmes scolaires.
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La Croix du 30/08/10



La rentrée offensive des syndicats de l'enseignement
Les principales organisations, qui prévoient une à deux journées de grève dès la semaine prochaine, ont présenté hier pour l’école des propositions alternatives à la politique gouvernementale
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Les contre-propositions du collectif « L’éducation est notre avenir »
Le collectif, qui regroupe les principaux syndicats enseignants, lycéens et étudiants, ainsi que la FCPE, la principale fédération de parents d’élèves – a émis, lundi 30 août, une série de propositions alternatives en matière de politique éducative
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L’école, un lieu pour apprendre à vivre
Mercredi 1er septembre, les enseignants font leur rentrée. Le lendemain, ce sera le tour des élèves. L’occasion d’interroger chacun des acteurs sur le rôle de l’école. Parole à des collèges et lycéens
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Rentrée 2010 : des chiffres et des réformes
En France métropolitaine, ils seront un peu plus de 12 millions à reprendre les cours jeudi 2 août (sauf en Corse où ils rentreront le 9 septembre) dans les 66 288 écoles primaires, collèges et lycées. Le chiffre de 11 983 311 lors de l’année scolaire 2008-2009 (dernier chiffre officiel connu) ne devrait pas beaucoup varier.
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Ce que veulent transmettre les professeurs
En début, milieu ou fin de carrière, Marie, Christophe et Sophie parlent du sens de l’acte éducatif qui dépasse la transmission de savoirs
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Bernard Pivot : « Au collège, le sport m’a aidé à me révéler »
À 75 ans, le journaliste et ancien présentateur d’émissions culturelles à la télévision prépare un livre de souvenirs. Pour « La Croix », il revient sur ce qu’il doit à l’école
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Les échos (certains articles payants) du 30/08/10



Rythmes scolaires : la France veut s'inspirer des bonnes pratiques européennes
Luc Chatel se rend jeudi au Danemark dans le cadre de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires qu'il a installée en juin dernier.
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Rythmes scolaires : les éléments du débat
Une conférence nationale va réfléchir à une réforme du temps passé à l'école, au collège et au lycée. Les pistes retenues sont attendues pour mai 2011.
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Commission Attali : les débats se focalisent sur les finances publiques
Les membres de la commission Attali, réactivée en février par Nicolas Sarkozy pour « accroître le potentiel de croissance » de la France, doivent se retrouver une dernière fois mercredi pour finaliser leur rapport. Après avoir dressé un portrait de la France en 2020, la commission s'est assigné deux objectifs : répondre aux « urgences » que sont le désendettement et l'emploi, ainsi qu'à deux « priorités de long terme » que constituent l'éducation et la gestion des ressources. La commission Attali, qui avait planché en 2008 sur les réformes à engager pour parvenir à 3 % de croissance annuelle, a légèrement revu en baisse ses ambitions : à l'horizon 2020, la France serait alors capable de réaliser au moins 2,5 % de croissance par an.
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Le Snes-FSU: une rentrée "exceptionnelle" qui "accumule tous les problèmes"
Le Snes-FSU, principal syndicat enseignant des collèges et lycées, a estimé vendredi que la rentrée allait être "exceptionnelle", dans le sens où elle va "accumuler tous les problèmes", et a rappelé que cela nécessitait "une réponse exceptionnelle" avec une grève le 6 septembre.
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20 minutes du 30/08/10



Les nouveaux profs passent l'examen de rentrée
La réforme de la formation des enseignants est mise en place ces prochains jours...
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Rue89 du 30/08/10



En Autriche, Walter est devenu Andrea et ne peut plus enseigner
(De Vienne) « Peut-être t'es-tu rendu compte des quelques petits changements récemment intervenus dans mon apparence », écrivait Andrea S. à chacun de ses 160 collègues, à la fin du mois de juin, pour les préparer à la regarder revenir à la rentrée habillée en femme.
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Prof stagiaire, ma première rentrée scolaire s'annonce mal
Rue89 a reçu ce témoignage d'un riverain par courrier électronique alors que les enseignants entament leur rentrée. Il éclaire l'une des conséquences des réformes qui agitent l'Education nationale cette année.
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A Marseille, les moins de 3 ans refoulés de la maternelle
« Les élèves qui atteindront l'âge de 3 ans durant l'année civile en cours seront placés en liste d'attente et admis par les directeurs en fonction des places restées vacantes après l'accueil des élèves âgés de 3 ans révolus », écrit l'inspecteur de l'académie des Bouches-du-Rhône dans une lettre, datée du 14 juin et adressée aux responsables de circonscription, qui n'avait pas vocation à être rendue publique.
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Ouest-France du 30/08/10



Les nouveaux profs vont apprendre sur le tas
Ils sont 8 500 nouveaux enseignants. Ils seront devant une classe, jeudi, sans aucune formation préalable.Ils vont apprendre avec des collègues expérimentés.
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Des enseignants en grève écriront aux parents
Le mardi 7, les enseignants seront eux aussi en grève. Nouveauté : l'un de leurs syndicats expliquera ses motivations dans une lettre aux parents.
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Le Journal du Dimanche du 30/08/10



Les Français ne lésinent pas sur les cartables
Fournitures, manuels, habillement… Malgré la crise, 68 % des sondés prévoient de dépenser autant que l’an passé.
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Le couplet sécuritaire de Luc Chatel
Le ministre de l'Éducation nationale annonce dans Le Figaro de jeudi une refonte des sanctions scolaires. Pour Luc Chatel, il s'agit de "rappeler les règles élémentaires de civilité à travers une charte intégrée au règlement intérieur" de chaque établissement. Et chaque infraction aux "règles" fera l'objet d'une mesure de discipline.
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"Base élèves" (un peu) retoquée
Le Conseil d'Etat a demandé lundi au gouvernement de modifier les deux fichiers de recensement des élèves du primaire, dont la très contestée "Base élèves".
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Les élèves de seconde privés de manuels à la rentrée
Six disciplines sont concernées. la réforme des programmes a décalé le calendrier des maisons d'édition.
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Le Nouvel Obs Permanent du 30/08/10


Violence à l'école : les syndicats dénoncent une "politique sécuritaire"
A une semaine de la rentrée, le ministre de l'Education veut se montrer ferme face aux violences à l'école. Mais les syndicats, joints par Nouvelobs.com, critiquent ce "glissement sécuritaire dans le domaine éducatif" et posent la question des moyens humains.
Lire la suite de l’article


Luc Chatel, le surgé du gouvernement
La meilleure défense c'est l'attaque. S'il y a une leçon de Nicolas Sarkozy (un maître en la matière) que ses ministres les plus fidèles ont compris c'est bien celle-ci.
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Manuels de seconde: Vauzelle accuse Chatel de "désinvolture
Selon la région PACA, le renouvellement des manuels de seconde lui coûtera 9,7 M euros contre 5,3 M euros les années précédentes.
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L’Express.fr du 30/08/10


Chatel veut que les élèves se lèvent à l'entrée du prof
Le ministre de l'Education envisage une "charte des droits et des devoirs".
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Chatel cherche l'inspiration sur les rythmes scolaires
Le ministre de l'Education s'est rendu au Danemark, un modèle d'innovation et de souplesse.
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Luc Chatel: "La méritocratie est en panne"
C'est la deuxième rentrée scolaire qu'il supervise en tant que ministre de l'Education nationale. Grèves programmées pour septembre, suppressions de postes, polémiques sur la mastérisation des maîtres: cette année, l'ambiance s'annonce morose. Cela n'empêche pas Luc Chatel de croire en sa bonne étoile. Depuis le début du quinquennat, son propre parcours ministériel n'a cessé de lui attirer les félicitations du "professeur" Sarkozy. Mais il reste évidemment sur ses gardes, tant il sait que la classe politique -comme les autres- n'aime pas les chouchous.
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Le Café Pédagogique du 30/08/10


Rentrée 2010 : L'Etat de l'Ecole
Comment préparer ma rentrée ? Comment va l'Ecole ? Voilà les questions que pose ce nouveau dossier du Café pédagogique. Destiné aux enseignants, sans oublier les débutants, et aux acteurs de l'Ecole, "L'état de l'Ecole – Rentrée 2010" offre une information à jour à la fois concrète et conceptuelle.
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Luc Chatel : Père Fouettard et Père Noël des lycéens
Si Luc Chatel prend des postures autoritaires envers les lycéens et collégiens, de nouveaux textes viennent concrètement renforcer leurs droits.
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Médiapart (accès payant) du 30/08/10


Luc Chatel n'a pas su se tenir, se retenir
Dans le déroulé de la grande séquence sécuritaire, il ne manquait plus que lui. Et il s’est précipité pour faire une annonce «forte», avant la date (le 23 septembre) qu’il avait lui-même choisie pour présenter devant le Conseil supérieur de l’éducation les dispositions qui doivent s’inscrire dans le cadre de la refonte des sanctions (et faire ensuite l’objet de deux décrets).
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Les élèves sont victimes de la concurrence entre établissements scolaires
Fruit de huit ans de recherches, Ecole: les pièges de la concurrence, met à mal l'idée selon laquelle la compétition entre établissements scolaires améliorerait le niveau général en créant de l'émulation. Au contraire, cela pénalise tous les élèves, y compris ceux des classes moyennes.
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ÉducPros du 30/08/10


Lycées franciliens : le numérique et les internats, priorités de la région Ile-de-France
Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’Ile-de-France, a annoncé le 30 août 2010 la rénovation de lycées, le développement des internats et de l’informatique dans les lycées de la région.
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Le SNES appelle à la grève en collège et lycée le 6 septembre
Le SNES a lancé un appel à la grève pour le 6 septembre 2010, la veille de la grève interprofessionnelle sur les retraites. Le syndicat majoritaire des professeurs du second degré a fait valoir ses revendications lors de sa conférence de presse de rentrée.
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Une sélection dans les dépêches du 30/08/10



Affectation des profs stagiaires: le rectorat d'Orléans dément les chiffres du Snes
Le rectorat de l'académie d'Orléans-Tours a démenti lundi les affirmations du syndicat enseignant Snes-FSU selon les­quelles 56 professeurs stagiaires ne seraient pas encore affectés sur un poste précis, dans une déclaration à l'AFP.
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Une rentrée scolaire en "régression", selon un collectif de l'éducation
Le collectif "Une école, un avenir" (principaux syndicats enseignants, lycéens et étudiants) a prédit une rentrée "de la régression et du renoncement" et présenté 11 pistes pour améliorer l'efficience du système éducatif, s'opposant à celles du ministère de l'Education.
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lundi, août 16, 2010

Qu'est-ce qu'un bon prof ?

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C’est au début du mois de juillet 2010, qu’une journaliste (du Pèlerin magazine) me contacte pour réaliser une interview. Sans jouer les blasés, c’est quelque chose d’assez fréquent et auquel je me plie bien volontiers bien que, à chaque fois, j’ai l’impression de ne pas avoir grand chose d’original à dire. Le sujet ? “Qu’est-ce qu’un bon prof ?”.
Même si, comme tous les enseignants, j’ai été amené déjà à réfléchir à cette question (depuis 30 ans…) et que mes fonctions de formateur m’ont fait approfondir le sujet, cette question là n’est pas facile. Car, finalement, elle vous oblige à vous dévoiler et à parler beaucoup de soi et des raisons pour lesquelles on est devenu prof. Et sans forcément considérer qu’on est soi-même (toujours ? tout le temps ?) un “bon prof” (je ne l'ai jamais prétendu !), cela vous conduit à définir un idéal et à poser quelques repères et valeurs. Ce sont en tout cas, les réflexions que je me suis faites après un entretien téléphonique de plus d’une heure où la journaliste a su me pousser à préciser ma pensée et même me faire avancer dans ma réflexion sur ce sujet. C’est ce que je voudrais retranscrire ici en pensant que ces quelques remarques peuvent engager la réflexion de chacun en cette veille de rentrée marquée, en plus, par une évolution néfaste de la formation des jeunes enseignants.
J’essaierai donc d’abord de donner quelques idées qui me tiennent à cœur même si elles ne prétendent pas faire le tour de la question. J’évoquerai aussi la définition que donnent les élèves de mon lycée de ce que doit être un bon professeur, avant de poser la question de la formation à ce métier d’enseignant. Un métier “impossible” et passionnant.


Etre cohérent 
Dire ce qu’on va faire et faire ce qu’on a dit”, cette maxime résume assez bien ce que devrait être la posture de tout éducateur (il n’y a pas que les enseignants, mais aussi les animateurs et au final, tous les adultes…). Ce qu’attendent finalement les élèves, c’est que le prof soit prévisible. C’est-à-dire qu’il donne (explicitement ou implicitement) des repères, des règles, des valeurs et qu’il s’y tienne. Cela je l’ai appris bien avant d’être enseignant lorsque j’ai été animateur de centre de vacances. Et cela demande lorsqu’on est jeune, un travail sur soi puisqu’il faut accepter de basculer dans le monde des adultes. Ne pas être leur “grand frère” et encore moins leur “copain” mais un adulte qui assume ce rôle et fait respecter des règles. C’est aussi une forme de respect à l’égard de mes élèves.
Cela veut dire aussi qu’il ne faut pas annoncer et promettre des choses qu’on ne peut pas tenir. C’est donc pour cela que s’il est souhaitable que ces règles et ces valeurs soient formulées explicitement, il peut être dangereux de s’enfermer dans un ensemble de contraintes trop important comme des « règlements de classe » interminables. La cohérence, elle se voit surtout dans les actes et dans les valeurs qui les sous-tendent.
Etre “prévisible”, cela peut aussi se traduire simplement dans la conduite du cours par une pédagogie la plus explicite possible. Annoncer simplement les objectifs du cours, le plan, les critères d’évaluation (et les dates des contrôles !), les éventuelles sanctions… ce sont des éléments importants de cette prévisibilité. Quand on demande, (comme je l’ai fait) aux élèves de définir un bon prof, ils en viennent assez vite à définir aussi ce qu’est pour eux un “bon cours” et c’est alors la qualité de la structure du cours qui est mise en avant. 

Dans  les éléments qui définissent un “bon cours”, il faut aussi prendre en compte la diversité. Une maxime nous rappelle que “l’ennui nait de l’uniformité”. Certes, on a tous en mémoire de rares enseignants qui parvenaient à nous captiver par leur parole. Mais, on se souvient aussi de longs monologues où l’attention décroche assez vite. Ménager des pauses, varier les activités, sont aujourd’hui des règles d’or de la construction d’une séance de cours. Il ne faut pas le déplorer en s’insurgeant contre le “zapping” et le défaut de concentration des jeunes générations. Le discours de déploration sur la jeunesse est vieux comme le monde. Et l’ennui existait dans l’école (mythifiée) d’hier même s’il ne se manifestait pas sous les mêmes formes.
Cette nécessité du rythme et de la variété des dispositifs est au contraire la prise en compte de la diversité des profils d’apprentissage des élèves. On apprend pas tous de la même manière et il faut que le cours en tienne compte. Et on apprend mieux aussi lorsqu’on est actif et acteur plutôt que lorsqu’on est spectateur du cours.


Etre bienveillant
Parmi les valeurs qui doivent transparaître dans les actes de l’enseignant il en est une qui est, selon moi, essentielle. C’est ce que j’appellerais la bienveillance. Cela ne se réduit pas à “aimer les élèves”, ce n’est d’ailleurs pas l’essentiel. Ce n’est pas non plus la “gentillesse”, il est quelquefois nécessaire de ne pas être gentil et encore moins naïf. Il s’agit plutôt de croire en leurs capacités et de tenter de créer les conditions de l’apprentissage et donc aussi de la motivation en connaissant les limites de son action. En tout cas, le contraire de la bienveillance, en matière de pédagogie, serait le cynisme qui, chez certains enseignants n’est pas loin du mépris…

Philippe Meirieu parle du “postulat d’éducabilité” et cite souvent cette phrase du philosophe Alain « l’on ne peut instruire sans supposer toute l’intelligence possible dans un marmot ». Célestin Freinet, quant à lui,  finissait sa liste des invariants pédagogiques par celui qui justifie toute notre action “l'optimiste espoir en la vie”. La bienveillance suppose l’optimisme et la croyance, à la fois modeste et ambitieuse, que notre action peut avoir un effet et faire progresser les élèves. Mais c’est un optimisme tempéré car cela ne peut se faire sans l’adhésion des élèves et en luttant contre un très grand nombre de contraintes. Mais comment peut-on faire ce métier si l’on pense que ce que l’on fait ne sert à rien et n’a aucun effet ?

La bienveillance c’est aussi un devoir d’empathie. L’ expert ne doit pas oublier qu’il est un “ex-pair”. L’enseignant doit être capable, pour agir sur les erreurs (et pas les “fautes”…) de ses élèves de comprendre ce qui peut les provoquer. Rien de pire qu’un enseignant « qui ne peut pas comprendre qu’on ne peut pas comprendre ». (Bachelard). Le problème, si l’on peut dire, c’est que bien souvent, l’enseignant est un ex bon élève… Alors qu’il est utile pour exercer ce métier de se rappeler les expériences  où l’on a été soi-même en situation d’échec.
Au delà de l’aspect didactique, la bienveillance doit être aussi dans l’acte éducatif lui même. Donner des repères, jouer son rôle d’adulte n’empêche pas de relativiser. J’entends souvent des collègues s’étonner que les élèves qu’ils ont en face d’eux tiennent des discours contradictoires et irrationnels alors que l’adolescence se caractérise justement par la contradiction et la confusion ! Une autre citation, d’un éducateur, résume bien mon propos : « Avant de t’indigner, rappelle toi de quoi tu étais capable lorsque tu avais leur âge » (Fernand Deligny Graine de crapule Ed. du Scarabée 1960)
Pour finir ce chapitre sur la bienveillance, il faut dire qu’elle est aussi un préalable. Enseigner est d’abord une relation : ce n’est évidemment pas que cela, mais si on ne crée pas d’abord le contact il ne peut pas y avoir transmission des connaissances… Il y a donc une dimension  affective et interpersonnelle essentielle dans l’acte d’enseignement. Et cela passe par cette bienveillance que les élèves identifient et repèrent très bien chez les enseignants. Si elle est là, ça ne veut pas dire pour autant que tout est gagné mais que le travail peut commencer…


Faire le deuil
Rassurez vous, on ne va pas faire ici de psychanalyse sauvage. Même s’il me semblerait indispensable, lorsqu’on devient enseignant d’avoir un peu de retour sur soi même pour mieux comprendre ses motivations.  Il s’agit tout simplement ici de faire la liste de ce qui empêche d’avancer. De se mettre au clair sur les représentations que l’on a du métier et la manière dont on construit son identité professionnelle.


Une petite anecdote personnelle pour illustrer ce point. Vers l’âge de 9-10 ans, mes parents nous ont emmenés, ma petite sœur et moi visiter les châteaux de la Loire. J’avais beaucoup aimé. Revenu à la maison, un jour que l’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, j’avais répondu sans hésiter “guide de château”. Pourquoi ? “Car, le monsieur frappe dans ses mains, tout le monde se regroupe autour de lui et vient l’écouter !” (depuis j’ai compris que, même pour les guides, ce n’était pas aussi facile que ça…). Je crois qu’il y a une composante narcissique forte dans le désir de devenir enseignant. Beaucoup souhaitent “ être au centre” pour être écoutés. Je ne faisais pas exception à la règle. Mais j’ai évolué. J’ai compris que les meilleures activités, les meilleurs cours  sont souvent ceux, où l’on  crée les conditions, l’aménagement (au CRAP on aime bien le mot “dispositif”) pour que l’élève puisse agir en autonomie avec l’aide de l’adulte.
La meilleure place de l’adulte dans une logique éducative n’est pas forcément “au centre” mais plutôt “à côté ”. Je crois que c’est cette conviction forgée dans ma pratique de l’animation qui me guide encore aujourd’hui et qui m’a conduit assez logiquement à souhaiter devenir enseignant. Pour faire grandir les jeunes qui me sont confiés et leur donner les moyens d’être plus autonomes. Et pour cela, il faut faire le deuil, ou du moins en connaître les limites, de la composante narcissique qui conduit de nombreux enseignants à envisager le cours comme un « show » et à privilégier une pédagogie essentiellement frontale.

L’enseignement secondaire est marqué par les logiques disciplinaires. Dans la dernière enquête sur ce sujet, c'est plus de 60% des enseignants interrogés qui disaient être devenus profs par “amour de leur discipline”. Il serait difficile de renier cette dimension disciplinaire dans la construction de l’identité professionnelle, elle est même positive car elle est la condition de la motivation de l’enseignant qui veut faire partager cet “amour” à ses élèves. Mais, elle peut être aussi source de désillusions si on n’est pas capable de prendre du recul. Nous ne sommes pas des “mathématiciens”, des “historiens”, des ”physiciens” ou bien encore des “philosophes”. Nous sommes des professeurs (de maths, d’histoire, de philo, etc.). Ce n’est pas la même chose.  Une professeur d’anglais de mes amies me disait “quand on devient prof de langues, il faut accepter d’entendre maltraiter pendant toute sa carrière, une langue qu’on adore”. De même pour ce qui me concerne, j’ai du me résoudre à admettre que des élèves pouvaient ne pas aimer les sciences économiques et sociales et même s’y ennuyer. J’ai eu du mal, car j’étais persuadé, en plus, que mon pouvoir de conviction et mon expertise viendrait à bout de toutes les réticences…!
Cette désillusion peut entrainer du dépit et même conduire au cynisme que nous évoquions plus haut. Etre un bon prof, c’est donc aussi savoir prendre de la distance par rapport à cette envie de faire partager une passion à tous.

Car, même s’il faut être optimiste et croire en la réussite, il faut se méfier des ambitions démesurées. Pour emprunter le vocabulaire de la psychanalyse, il faut faire le deuil de la “toute puissance”. Un bon prof est un prof qui dure et pour y parvenir il ne faut pas se fixer d’objectifs inatteignables, sources de désillusions et dangereux pour l’équilibre personnel. On apprend vite la modestie dans ce métier. Un métier où vous êtes souvent seul et en même temps un rouage d’un système avec ses limites et ses contraintes.
Ce que je vais dire ici peut sembler paradoxal. Pour être un bon prof, il ne faut donc pas sur-investir dans son travail. Avoir des lieux de réussite ailleurs que dans l’espace de la classe est indispensable pour son équilibre. Car une des difficultés majeures de ce métier comme de  tous les métiers de relation et de contact, est sa dimension affective. La classe est alors vécue comme un espace intime. C’est une profession où on se met en “je” et il est facile de penser que ses problèmes, ses échecs viennent de soi et de soi uniquement… Cela tient aussi au fait que, trop souvent, on considère qu’enseigner est un “art” ou une “vocation” alors qu’il faut bien le considérer comme un métier avec des techniques, des “tours de main”, quelques recettes et surtout ses imperfections. Il faut donc déculpabiliser et dépersonnaliser. Dans beaucoup de cas, ce n’est pas après vous que l’élève en a directement mais au représentant de l’institution scolaire porteuse d’une certaine “violence symbolique ». Pour se préserver, il  importe alors de savoir faire la part des choses.
En résumé, un bon prof ce serait aussi quelqu’un qui a de l’humour (ce qui est distinct de l’ironie) et de la distance. Et de la modestie…


Le “bon prof” vu par les élèves ?
Il y a quatre ans, j’ai posé cette question (“Qu’est-ce qu’un bon prof ?”) à près de 500 élèves de seconde du (gros) lycée de la région parisienne où je travaille. J’ai demandé l’aide de mes collègues pour faire passer à la fin de l’année un questionnaire très simple composé de cette seule question. Je me suis ensuite servi, depuis, de cette masse de réponses pour travailler avec les professeurs stagiaires auprès desquels j’intervenais à l’IUFM de Paris.
Le premier constat que l’on peut faire, c’est qu’il y a très peu de réponses fantaisistes. Les élèves, ni pires ni meilleurs que d’autres, ont pris cette question au sérieux. Ils avaient un avis sur la question et étaient contents de l’exprimer, quelquefois dans de très longs développements. D’ailleurs faites l’expérience en interrogeant des enfants ou des adolescents de votre entourage et vous verrez que c’est une question qui ne laisse pas indifférent !
Une thèse de Stéphanie Leloup soutenue en 2003 et portant sur  l’ “ennui scolaire”  consacrait un chapitre à une comparaison entre les représentations qu’avaient les enseignants et les représentations des élèves de ce qu’était un “bon prof” (on en trouve les principales conclusions sur le site de Jacques Nimier). On y constatait que celles ci n’étaient finalement pas très éloignées. Les questionnaires dont je dispose confirment aussi cette convergence.
Les réponses s’organisent autour de trois grands thèmes : la maîtrise de la classe, les connaissances et les rapports avec les élèves.
D’abord et c’est ce qui arrive presque toujours en premier, un bon prof est quelqu’un qui sait tenir sa classe. « Il doit savoir se faire respecter » mais on ajoute aussi qu’il ne doit pas être autoritaire « Il doit être sérieux et cool » ou bien encore « Il doit être drôle mais savoir mettre les limites quand il le faut ». L’équilibre est difficile à tenir. On attend à la fois un traitement égal pour tous « Il ne doit pas faire de différence entre les élèves » mais aussi de l’écoute et la prise en compte des situations particulières.
Les réponses des élèves insistent aussi beaucoup sur la maîtrise des connaissances. « Il sait de quoi il parle », « Il sait faire aimer sa matière », mais si l’enseignant est passionné, il doit être aussi accessible et tenir compte des difficultés des élèves. « Il donne des cours bien structurés où on sait où on va… », « Il doit nous écouter et être patient », « il donne des contrôles accessibles à ceux qui apprennent ». « Il doit aider et savoir expliquer de différentes façons »
En ce qui concerne les rapports avec les élèves, beaucoup insistent sur l’humour et l’écoute mais, curieusement, ceux-ci sont surtout définis par la négative. C’est donc en disant ce qu’est un “mauvais prof” qu’on obtient un portrait en creux. « Un mauvais prof c’est un prof qui raconte sa vie pendant un cours », « c’est un prof qui rabaisse ses élèves », « qui les dévalorise » « qui ne se remet jamais en question »… La notion de respect revient très souvent dans les réponses et nous renvoie à la bienveillance que nous évoquions plus haut
Les élèves interrogés ont bien conscience que toutes ces qualités sont difficiles à rassembler et en évoquant la nécessité d’un équilibre insistent avec leur mots sur ce que nous appellerions un travail ”en tension” : entre contrôle de la classe et spontanéité, écoute et respect de la règle, égalité et équité, rigueur et humour, maîtrise de sa discipline et accessibilité, …
Pour finir, laissons la parole à un élève qui résume cela à sa façon : « Un bon prof n’existe pas, je veux dire que personne peut être assez strict sans être tyrannique, amical sans être comme un pote, encourageant sans rabaisser, aider sans juger, ne pas faire subir aux élèves ses sautes d’humeur. […] Cependant, conclut-il, certains sont très proches du modèle parfait » !


Est-ce que ça s’apprend ?
«Être un bon prof, est-ce que ça s’apprend ? ». Cette question posée lors de cet entretien, en apparence simple, renvoie à plusieurs niveaux de lecture.
D’abord parce que tout le monde n’est pas convaincu qu’enseigner soit un métier. Comme nous le notions plus haut, on parle bien trop souvent de l’enseignement comme d’un art  ou d’une vocation. Dans ces conditions, on est “doué” ou on ne l’est pas… On a même entendu un ministre (Luc Ferry) proclamer à l’assemblée qu’il suffisait de maîtriser des connaissances pour savoir enseigner. De même, on parle aussi d’ “autorité naturelle”, ce qui supposerait que cela vous soit donné une fois pour toutes par de gentilles fées penchées sur votre berceau…

Cette  conception n’est  malheureusement pas si minoritaire que cela. Il suffit de voir comment la réforme de la formation a été démantelée sans que cela soulève de  grandes protestations. Face à cela, il faut réaffirmer qu’ “Enseigner est un métier qui s’apprend”. Non seulement durant la formation initiale mais bien sûr tout au long de sa carrière.

Avoir une démarche réflexive
Cette formulation qui peut rebuter certains, prompts à y voir une trace de “jargon pédagogique” (je consacrerai un billet un jour à ce sujet du jargon) renvoie en fait à une réalité très simple. Comme dans tout métier, on apprend de ses erreurs. Et on évite de les refaire…
Prendre le temps de s’interroger à la fin d’un cours ou de la journée et de noter quelques idées, ce qui a marché et pourquoi, ce qui n’a pas marché… Ce sont des choses que font de très nombreux enseignants.  Ce métier suppose une constante remise en question. Et, on n’est pas perdu pour le métier parce qu’on ne trouve pas du premier coup !
Pour dire les choses dans un registre plus soutenu : « Le professeur met à jour ses connaissances disciplinaires, didactiques et pédagogiques. Il sait faire appel à ceux qui sont susceptibles de lui apporter aide ou conseil dans l'exercice de son métier. Il est capable de faire une analyse critique de son travail et de modifier, le cas échéant, ses pratiques d'enseignement. ” Ce texte est extrait de la compétence 10 “Se former et innover” du référentiel des compétences des enseignants dont une première version a été publiée en 2007 et republiée (avec quelques modifications) en juillet 2010. Tout y est dit (ou presque) mais je voudrais insister sur quelques points. 

Un métier qui s’apprend (collectivement)
Le mouvement que je préside (le CRAP-Cahiers Pédagogiques) aujourd’hui milite depuis toujours pour que les enseignants aient une démarche réflexive sur leur propre pratique pour améliorer leur enseignement. Si nous publions une revue c’est justement pour proposer un lieu de diffusion et de réflexion sur les pratiques, si nous faisons aussi des “Rencontres du CRAP”  et des journées de réflexion c’est parce que cette analyse des pratiques se fait mieux dans l’échange et la confrontation des expériences.
Certains stagiaires à l’IUFM ont moqué ces moments d’analyse de pratiques qualifiés de “séances d’alcooliques anonymes” où chacun se présente, expose un cas sous le regard attentif de ses camarades et du formateur. Au delà de la caricature, cette démarche a sa valeur dès l’instant où il n’y a pas de jugement et où elle s’appuie sur une méthodologie bien maîtrisée.
Mais l’analyse de pratiques, elle se faisait aussi à la pause autour de la machine à café où les stagiaires parlaient librement, entre pairs, de leurs difficultés et se passaient des “recettes” et des petits trucs. C’est aussi cela qui risque de disparaître ou d’être rendu plus difficile avec la réforme de la formation. Pourtant ces moments sont bien indispensables pour progresser.
Un des enjeux des années à venir est en effet de faire de l’enseignement un métier moins solitaire où pourrait avoir lieu un réel travail d’équipe. Car c’est aussi en s’appuyant sur le travail des autres, sur la cohérence d’une équipe qu’on devient un “meilleur prof”, qu’on construit de l’autorité et qu’on enseigne plus efficacement.


Un métier impossible…et passionnant
Sigmund Freud, dans deux ouvrages, parle de trois “métiers impossibles” : gouverner, soigner et éduquer. Freud associe ces trois métiers au fait que, pour chacun d’eux, « on peut d’emblée être sûr d’un succès insuffisant ». En d’autres termes, les résultats sont incertains, et bien souvent on ne voit pas l’effectivité de son travail.
Et il est vrai que, sauf dans de rares cas (l’apprentissage de la lecture en CP par exemple), on ne peut avoir de certitudes sur l’impact de son action sur les élèves. Ils apprennent mais est-ce durable, est-ce efficace ? Au final, que retiennent-ils ? Y sommes nous pour quelque chose ? A moins d’être télépathe (ce qui n’est pas mon cas), il n’y a aucune certitude. C’est aussi ce qui fait de ce métier, un travail frustrant et quelquefois ingrat. Et, répétons-le, modeste.
Alors on doit se contenter quelquefois de petits bonheurs. On peut guetter les déclics qui se font dans la tête des élèves. Et croyez moi, ça s’entend très bien ces déclics. D’un seul coup, untel qui bloquait, comprend. Tel autre va, des jours voire des mois plus tard, faire référence à une notion que vous aviez abordée. On peut même (mais si !) trouver des motifs de satisfaction en corrigeant des copies…
Les petits bonheurs on les trouve aussi dans la satisfaction de voir un dispositif se dérouler comme vous l’aviez prévu. Avec des élèves, concentrés, attentifs, motivés qui ne s’aperçoivent pas de l’heure qui tourne. Il faut se rappeler de ces moments là quand ça va moins bien, où rien ne se déroule comme prévu…
Un des rares avantages de l’âge est de vous donner l’occasion de rencontrer d’anciens élèves. C’est là aussi un motif de satisfaction. Lorsqu’ils vous remercient ou vous témoignent de la sympathie ou lorsqu’ils vous rappellent un mot, une attitude qui les ont marqués. C’est aussi l’occasion de constater que ce qui marque durablement s’exprime plus en termes de compétences, d’attitudes que de connaissances.

Alors que la rentrée se rapproche dangereusement, j’espère que ces quelques réflexions peuvent être utiles. C’est peut-être le cas pour les enseignants (jeunes ou moins jeunes) qui vont débuter dans ce nouveau métier et qui ont sûrement de nombreuses questions et quelques inquiétudes. Mais au delà, j’espère que ces quelques idées jetées sur la toile toucheront aussi d’autres collègues. Une des caractéristiques de ce métier n’est-elle pas que, d’une certaine manière, on débute quelque chose de nouveau chaque année ?





Ajout 15 aout 2012 : vous pouvez compléter ce texte par la lecture d'un autre texte, écrit en 2008 et plus personnel, où j'essaie d'expliquer pourquoi et comment je suis devenu enseignant et professeur de sciences économiques et sociales. Il s'intitule “Le guide de château, le mineur et l'animateur...

Ajout 13 aout 2016 : une nouvelle série de trois billets sur le thème des débuts dans l'enseignement :
 
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